Insécurité : le gouvernement dévoile les chiffres clés de la délinquance en France
Selon les chiffres clés sur l’insécurité et la délinquance en France, publiés ce jeudi par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), les infractions en 2024 ont majoritairement augmenté sur le territoire, notamment les violences sexuelles. Le rapport note également une forte hausse de la consommation de stupéfiants.
Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié ce jeudi les chiffres clés sur l’insécurité et la délinquance en 2024 en France. Ce rapport, qui rassemble les faits enregistrés par la police et la gendarmerie nationales, indique que certaines infractions sont en nette augmentation sur le territoire. Mais alors, que retenir concrètement de cette enquête ?
Un ensauvagement de la société
Un chiffre inquiète particulièrement dans ce rapport, celui des violences sexuelles. En 2024, 122.400 personnes en ont été victimes, en hausse de 7% par rapport à l’année précédente. Parmi elles, 46.100 ont subi un viol ou une tentative de viol (+9%).
Mais ce bilan met également en avant l’ensauvagement de la société puisque les violences physiques connaissent elles aussi une augmentation, avec 449.800 victimes en 2024 (+1%). Ce triste constat est notamment illustré par la forte hausse des tentatives d’homicide durant cette année où 4.290 victimes ont été dénombrées (+7%).
Autre point inquiétant mis en lumière par l’enquête : les crimes de haine. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, le nombre d'agressions antisémites a explosé sur le sol français. Et le rapport indique justement que les actes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 10% sur an avec 16.400 infractions.
La consommation et trafic de drogue en forte hausse
Le rapport s’est aussi penché sur le narcotrafic. Depuis plusieurs années maintenant, le trafic de stupéfiants gangrène les villes de France et devient un véritable fléau. Ce sujet a pris encore plus d’ampleur après l’assassinat de Mehdi Kessaci, le frère d’un militant anti-drogue, à Marseille le 13 novembre dernier. Après ce drame, les ministres de la Justice et de l’Intérieur se sont rendus dans la cité phocéenne afin de réaffirmer leur combat contre le narcobanditisme.
Et les chiffres publiés ce jeudi par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure confirment bien le constat fait par le gouvernement. Selon le rapport, il y a eu 290.500 mis en cause pour usage de stupéfiants en 2024, en hausse de 11% sur un an. En ce qui concerne le trafic, 52.300 personnes ont été mises en cause cette même année (+7%).
En revanche, certains délits sont à la baisse, selon l’enquête gouvernementale. C’est le cas notamment des vols. À titre d’exemple, les vols violents sans arme ont nettement diminué en 2024 avec 48.300 faits enregistrés (-11%). Ceux opérés sans violence contre des personnes observent également une diminution de 5% (607.800 victimes entendues).
Les transports en commun, lieux d'insécurité ?
Face à ces chiffres, majoritairement en hausse, les Français sont de plus en plus nombreux à se déclarer en insécurité entre 2023 et 2024. Alors que le domicile est censé être l’endroit le plus sécurisant, on observe une hausse de 13% du nombre de personnes qui affirment se sentir en insécurité dans ce lieu, selon le SSMSI.
Cependant, les transports en commun restent l'endroit où ce ressenti est le plus fort (42%), même si la délinquance enregistrée dans ces espaces a baissé de 8% en 2024 (107.100 victimes). Mais alors, quel regard portent les Français sur les forces de sécurité intérieure ?
Au niveau des actions nationales, seules 56% des personnes se disent satisfaites en 2024. Les citoyens réclament donc plus de fermeté. Alors que les municipales et la présidentielle approchent, le thème de l'insécurité et de la délinquance pourrait trouver une place importante dans le discours politique ces prochaines semaines.