Emmanuel Macron, Garde républicaine, Julien Clerc… Ce qu’il faut retenir de la panthéonisation de Robert Badinter
Ce jeudi soir, alors que la tombe de Robert Badinter a été profanée dans la matinée, l'artisan de l'abolition de la peine de mort est entré au Panthéon. Une cérémonie de panthéonisation présidée par Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a appelé à ne jamais éteindre "cette colère face à l’antisémitisme".
"Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. La République est toujours plus forte que la haine". Ce sont les mots d'Emmanuel Macron en réaction à la profanation de la tombe de Robert Badinter. L'artisan de l'abolition de la peine de mort est entré au Panthéon, le temple de l'universalisme républicain, "avec les Lumières" et "les principes de l'Etat de droit", lors d'une cérémonie solennelle ce jeudi soir.
Alors que dans la matinée, au carré juif du cimetière de Bagneux près de Paris, des inscriptions à la peinture bleue ont en effet été découvertes sur son tombeau.
Le président français a présidé la cérémonie de panthéonisation. "Pour Robert Badinter, chaque jour devant nous doit être un 9 octobre", date de la loi de 1981 portant l'abolition de la peine de mort, a dit le chef de l'Etat sous la nef du Panthéon.
Une haie formée de magistrats et d'avocats
Emmanuel Macron a immédiatement passé en revue les troupes de la Garde républicaine avec la Marseillaise en fond sonore. Garde républicaine à laquelle appartiennent les porteurs du cercueil du cénotaphe de Robert Badinter. Une remontée vers le Panthéon ponctuée de lectures de textes de l'ancien garde des Sceaux et qui s'est terminée sur le parvis du temple républicain.
Julien Clerc a interprété L'Assassin assassiné, chanson écrite en 1980 dénonçant la peine de mort. À l'issue, le cercueil a gravi les marches de la République en traversant une haie formée de magistrats et d'avocats avant de faire son entrée dans le Panthéon.
Le comédien Guillaume Gallienne a lu un texte de Victor Hugo, précurseur dans ce même combat. Ce texte, comme d'autres, a été choisi par la veuve de l'avocat qui sauva plusieurs hommes de la guillotine, la philosophe Élisabeth Badinter, également applaudie à son arrivée sur place.
Les combats de Robert Badinter évoqués par Emmanuel Macron
Après avoir accueilli le cénotaphe de Robert Badinter sous la nef, Emmanuel Macron a prononcé un discours d'une quinzaine de minutes. Le chef de l'État a évoqué les combats de Robert Badinter contre la peine de mort, contre l'antisémitisme, ou en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité.
"Robert Badinter entre au Panthéon avec les Lumières et l'esprit de 1789", "avec les principes de l’Etat de droit", a déclaré Emmanuel Macron dans son discours. "Il entre au Panthéon et nous entendons sa voix qui plaide ses grands combats essentiels et inachevés : l’abolition universelle de la peine de mort, la lutte contre le poison antisémite et ses prêcheurs de haine, la lutte pour la défense de l’Etat de droit", a ajouté le chef de l'Etat.
Il a rappelé que Robert Badinter était "né dans les années vingt ravagées par la haine des Juifs" et "s’est éteint dans nos années vingt où à nouveau la haine des Juifs tue". "N'éteignons jamais cette colère face à l’antisémitisme", a martelé le président de la République. En revanche, Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé directement sur la crise politique.