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Céline Géraud, avec AFP , modifié à
Lors d'un déplacement à Marseille en compagnie du ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi le retour des maths «en option» en Première dès la rentrée. Un choix qui n'amènera pas "plus d'élèves, ni de filles à choisir les maths, alors que c'était le but", selon Sophie Vénétitay.

Emmanuel Macron a annoncé jeudi, lors d'une visite à Marseille, le retour des mathématiques "en option", "non obligatoire", en classe de Première dès la rentrée prochaine. "Comme je m'y étais engagé en campagne, nous réintroduirons en classe de Première la possibilité de choisir les mathématiques en option", a dit le président de la République. "Il y aura toujours la spécialité maths, mais il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir hors de la spécialité l'heure et demie de mathématiques qui avait été sortie du tronc commun", a-t-il ajouté.

"Laissons la liberté aux enfants et aux familles"

Emmanuel Macron a souligné que cet enseignement "ne ser(ait) pas obligatoire dès cette première année", afin de "le faire vite". "Je pense qu'il faut aussi sortir de ce dilemme, avant que ce soit obligatoire. Laissons la liberté aux enfants et aux familles", a-t-il poursuivi. "On va leur offrir cette liberté qui correspond à mon engagement". Depuis la réforme du lycée en 2019, les mathématiques ne faisaient plus partie des matières enseignées à tous les lycéens (le tronc commun). Auparavant, même les élèves en filière littéraire bénéficiaient d'un enseignement mathématique.

Un rapport d'experts préconisait en mars de réintroduire les mathématiques dans le tronc commun dès la classe de Première, à raison d'une heure trente à deux heures en plus par semaine. Une proposition qui figurait également dans le programme d'Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.

"Cela arrive tardivement" 

"Avec ce choix de réintroduction des maths 'en option', le gouvernement prend une troisième voie pour ne pas complètement l'appliquer dès la rentrée et ne pas non plus le repousser à 2023, car Emmanuel Macron l'avait promis", a affirmé auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré. Selon elle, "il s'agit d'un affichage politique", qui ne va "malheureusement pas amener plus d'élèves, ni plus de filles à choisir les maths, alors que c'était le but".

Par ailleurs, un autre problème se pose étant donné que beaucoup d'élèves de seconde ont d'ores et déjà choisi leurs options pour l'année prochaine. "Cela arrive tardivement. C'est une bonne chose mais la méthode reste perfectible et mériterait d'être améliorée par beaucoup plus d'anticipation", pointe Franck Hialé, professeur de mathématiques à Pau, au micro d'Europe 1. Cela va donc entraîner une réorganisation des emplois du temps tandis que les proviseurs devront rappeler certains élèves afin d'assurer un taux de présence suffisant durant ces cours. Enfin, il faudra trouver des professeurs qui acceptent de faire des heures supplémentaires. Un vrai baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye.