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avec AFP , modifié à
"Non, il n'y aura pas un enseignant dans chaque classe à la rentrée sauf à considérer qu'un contractuel embauché en 30 minutes est enseignant", a déclaré Guislaine David, secrétaire générale du syndicat, lors d'une conférence de presse, en référence aux promesses du nouveau ministre de l'Éducation.

"La rentrée sera difficile" pour l'école publique, a prévenu mardi le premier syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, en raison d'une crise majeure de recrutement qui pousse le gouvernement à embaucher cette année un nombre record de contractuels dans de nombreuses académies. "Non, il n'y aura pas un enseignant dans chaque classe à la rentrée sauf à considérer qu'un contractuel embauché en 30 minutes est enseignant", a déclaré Guislaine David, secrétaire générale du syndicat, lors d'une conférence de presse, en référence aux promesses du nouveau ministre de l'Éducation.

Plus de 4.000 postes non pourvus

Cette année, plus de 4.000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants, dont 1.177 dans le premier degré, selon les chiffres d'admission au concours des professeurs des écoles. Pour pallier ces manques, l'Éducation nationale a eu recours au recrutement de contractuels via de controversés "job-dating", des entretiens organisés dans plusieurs académies pour recruter des personnes qui ne sont pas passées par la voie des concours, pour enseigner après quelques jours de formation seulement. "Quatre jours de formation, non, ce n'est pas une formation !", estime le SNUipp-FSU, qui appelle le gouvernement à recruter dès à présent sur les listes complémentaires des concours, et comme professeurs et non pas contractuels.

Cette rentrée 2022 est la première de Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, après cinq années de gestion de Jean-Michel Blanquer, très critiqué par la profession enseignante. À ce sujet, le SNUipp-FSU a rappelé qu'il attendait beaucoup du nouveau ministre et du gouvernement, notamment sur la question de la rémunération des enseignants, centrale dans la crise des vocations actuelle.

Le syndicat demande une "revalorisation historique"

"Le gouvernement a procédé à un dégel du point d'indice (...) mais on est très en deçà de ce qu'il faudrait faire", estime Nicolas Wallet, cosecrétaire du syndicat, qui demande une "revalorisation historique" de l'ensemble de la grille des salaires. "C'est environ un mois de salaire qui manque à un professeur d'école pour compenser la perte de pouvoir d'achat cumulée entre 2010 et 2021" malgré la prime d'activité mise en place en 2021, évalue l'organisation.

Par ailleurs, le syndicat s'est dit préoccupé par la généralisation de l'expérimentation sur "l'école du futur" réalisée à Marseille, qui entraînerait selon eux "une mise en concurrence des écoles", et par les débats annoncés dans les écoles pour la rentrée. Les équipes n'en ont "pas besoin", a estimé Guislaine David, qui a appelé à des actions concrètes.