Rue d'Aubagne, un an après l'effondrement de deux immeubles à Marseille 2:00
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Nathalie Chevance, édité par Cédric Chasseur , modifié à
Le 5 novembre 2018, deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne à Marseille s’effondre, faisant huit morts. Un an après, la situation dans le quartier de Noailles n'a pas beaucoup changé selon les habitants, très marqués par les événements. 
REPORTAGE

C’était il y a un an jour pour jour. Deux immeubles vétustes s’effondraient à Marseille, dans le quartier populaire de Noailles, à deux pas du Vieux Port. Ce que l’on appelle désormais le drame de la rue d’Aubagne faisait huit victimes. Leurs photos restent affichées en permanence dans le haut de la rue d’Aubagne, désormais désertée. Un an après, l’émotion et la colère sont toujours aussi vives dans le quartier, où habitent toujours des proches des victimes.

Une situation "catastrophique"

Ce qu'il reste, c'est un trou comme une dent creuse. Au sol, il y a une dalle de béton blanc, et tout autour un grillage. Voilà ce qui a remplacé les immeubles écroulés. "Rien n’a changé, la situation reste catastrophique", se désole Kaouther Ben Mohamed. La fondatrice de l'association Marseille en colère regrette l'absence de travaux de réhabilitation depuis un an. "Nous restons dans la gestion de l’urgence. Psychologiquement, c’est intenable. Les gens n’arrivent pas à vivre. Un an après, cette rue et ce quartier ne reprennent pas vie."

Des habitants traumatisés

"J’ai du mal à y aller, je n’y arrive pas", avoue Linda. Cette habitante a perdu dans le drame son cousin. "On voit des immeubles condamnés avec des arrêtés de péril devant", explique-t-elle. "On se dit peut-être que cela va tomber, peut-être que cela va se reproduire. On est traumatisé, ce sont des séquelles qui ne partiront jamais." Dans le haut de la rue d'Aubagne, une demi-douzaine d'immeuble a été évacuée. "On s'est retrouvé dehors sans rien", déplore Redoine. Lui habitait au numéro 89. "Je deviens fou, je tremble, je ne veux même pas y penser. Il y a un traumatisme."

 

De nombreuses commémorations mardi. Les drapeaux de la ville de Marseille seront mis en berne, et une minute de silence sera respectée à l’hôtel de ville. Des cérémonies auxquelles ne participera pas le maire Jean-Claude Gaudin. Celui qui dirige la ville depuis 24 ans assure que la mairie a investi contre l’habitat indigne dans la commune. Une action contestée par plusieurs associations.