Deux policiers devant l'IGPN pour la diffusion d'une vidéo de l'agression d'un collègue
Deux fonctionnaires de police sont convoqués devant l'IGPN de Metz. Le procureur a ouvert une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel" les visant. Ils sont accusés d'avoir diffusé sur internet la vidéo d'un policier traîné sur 500 mètres par un chauffard. Une vidéo qui, selon le procureur, était pourtant soumise au secret professionnel.
C'est une affaire qui relance le débat sur la diffusion des images filmées par la police. Ce vendredi, deux agents sont convoqués devant l’IGPN à Metz. En cause : une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en août dernier et largement relayée. On y voyait un policier traîné par un chauffard sur 500 mètres. Ce dernier a, depuis, été condamné en appel à 5 ans de prison ferme.
"C'est franchement hypocrite"
La séquence, très violente, avait été mise en ligne par un syndicat de police. Mais le problème est que la vidéo, filmée par la caméra personnelle d’un policier, n’aurait jamais dû être diffusée. C'est du moins ce qu'estime le procureur, car ces images ont été versées à la procédure et sont donc soumises au secret professionnel. Le procureur de Nancy a donc ouvert une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel" contre le policier et son délégué syndical, qui a mis en ligne la séquence.
Une enquête que dénonce Linda Kebbab , déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police : "Ce qui est choquant, c'est que c'est une caméra personnelle, et que la diffusion de cette vidéo est là juste pour alerter sur les conditions de travail quotidiennes des policiers". Pour la policière, cette enquête témoigne d'une forme "d'hypocrisie" à l'encontre des forces de l'ordre : "à longueur d'années, on nous dit que le travail des policiers est difficile et qu'on les soutient. C'est franchement hypocrite".
Ce jeudi, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi LREM sur la "sécurité globale". La chambre haute a ainsi approuvé le dispositif visant à faciliter le recours aux caméras piétons des policiers, mais après avoir supprimé la possibilité pour les forces de l'ordre de diffuser les images de leurs interventions dans les médias ou sur les réseaux sociaux.