Des maires démunis face à la délinquance : entre normes juridiques et procédures interminables
Entre petites délinquances et procédures interminables, des maires se battent contre des situations ingérables, dans un système où la lenteur judiciaire et l'inefficacité des sanctions laissent les communes dans l’impasse.
Du mobilier urbain dégradé, des incivilités, des habitants inquiets, parfois terrifiés et des maires impuissants... Nombre de communes sont dans l'impasse face à la petite délinquance du quotidien. Des situations inextricables dont Europe 1 a choisi de vous parler ce jeudi. Car si les auteurs sont bien identifiés, les sanctions, elles, peinent à être appliquées. La faute à d'innombrables normes et règles juridiques.
"On est noyés sous les procédures"
À l’image de ce qui passe à Franconville, petite commune de 40.000 habitants dans le Val-d'Oise où le maire Xavier Melki se bat pour expulser de leur logement social plusieurs personnes qui ont pillé et saccagé le centre-ville lors des émeutes de 2023. "La ville a dû engager un avocat pour travailler avec le bailleur qui lui-même travaillait avec la justice et la justice reporte l'audience parfois deux, trois ou quatre fois. Ça va être tantôt un vice de forme, tantôt un report parce que l'avocat n'est pas prêt et ça ne s'arrête jamais ! On va arriver aux deux ans, on est noyés sous les procédures et c'est l'enfer", confie-t-il.
"On est complètement démunis"
Un enfer auquel est confronté aussi le maire de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzales qui n’arrive pas lui à expulser de sa ville un Tunisien condamné à de multiples reprises et sous OQTF. "Obligation de quitter le territoire, normalement c'est bon et là, il reste là. On l'a retrouvé en ville. On voit qu'on est complètement démunis et qu'on n'arrive pas à avancer", souffle-t-il.
Des maires démunis qui constatent aussi que toutes ces longues procédures se font avec l’argent public et donc sur le dos du contribuable.