Des féministes dénoncent le soutien d'Emmanuel Macron à Gérard Depardieu

Emmanuel Macron avait assuré sur France 5 que Gérard Depardieu rendait "fière" la France et avait dénoncé une "chasse à l'homme" contre l'acteur.
Emmanuel Macron avait assuré sur France 5 que Gérard Depardieu rendait "fière" la France et avait dénoncé une "chasse à l'homme" contre l'acteur. © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
"Depardieu n'a pas besoin de votre soutien présidentiel", écrivent les signataires de cette lettre ouverte, initiée par le collectif #MeTooMedia. Ces féministes dénoncent le soutien d'Emmanuel Macron à l'acteur mis en examen pour viols en 2020, à la suite d'une plainte d'une comédienne d'une vingtaine d'années, Charlotte Arnould.

Des féministes dénoncent mercredi le soutien du président de la République, Emmanuel Macron, à l'acteur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et très critiqué après la diffusion d'images où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes et une fillette. "De Gérard Depardieu, vous avez dit : 'Il rend fière la France". Cinq mots qui nous engagent tous contre notre gré et signent une impunité française, celle d'une idole, d'un monstre sacré auquel on pardonne tout. Depardieu n'a pas besoin de votre soutien présidentiel", écrivent les signataires de cette lettre ouverte, initiée par le collectif #MeTooMedia et publiée par le quotidien Le Monde.

"Nul ne doit renier sa capacité à réfléchir sous couvert de présomption d'innocence", ajoutent-ils, regrettant que le chef de l'État ne fasse aucun cas des victimes présumées et fasse preuve d'un "désintérêt pour la cause et d'une totale ignorance du champ des violences sexistes et sexuelles". Le texte, initié par l'association fondée par les femmes ayant dénoncé le comportement de l'ancienne vedette du JT de 20h Patrick Poivre D'Arvor, mis en examen pour viol, répond à une interview du 20 décembre sur France 5.

Une tribune de soutien dénonçant un "lynchage" 

Emmanuel Macron y dénonçait une "chasse à l'homme" contre Gérard Depardieu. "Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier. (...) Il rend fière la France", avait-il déclaré. L'ex-icône du cinéma français est dans la tourmente depuis la diffusion début décembre d'un reportage de "Complément d'Enquête" sur France 2, dans lequel on le voit multiplier les insultes misogynes, ses propos à caractère sexuel n'épargnant pas une fillette.

Le reportage revenait sur sa mise en examen pour viols en 2020, à la suite d'une plainte d'une comédienne d'une vingtaine d'années, Charlotte Arnould. Il réfute ces accusations. Depardieu, 75 ans, est également visé par une plainte pour agression sexuelle déposée par la comédienne Hélène Darras pour des faits a priori prescrits, ainsi qu'une autre en Espagne par une journaliste, Ruth Baza, l'accusant d'un viol en 1995. Quelques voix dans le cinéma français ont depuis dénoncé son comportement envers les femmes, notamment sur les plateaux, et le silence qui l'a entouré.

Un camp pro-Depardieu s'est mobilisé, jusqu'à la parution mardi d'une tribune de soutien dénonçant un "lynchage", signée par une soixantaine de personnalités de la culture, dont le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Nathalie Baye et Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard et Gérard Darmon, les personnalités de la musique Roberto Alagna, Carla Bruni et Jacques Dutronc.