Déployer plus de bornes de recharge, le plan du gouvernement pour inciter les Français à rouler en électrique
Les ministres de l'Économie et de l'Industrie ont présenté vendredi un plan pour inciter les Français à rouler en électrique. Une batterie de mesures centrée sur les bornes de recharge et sur des tarifs préférentiels à certaines heures. Mais cette stratégie ne convainc pas forcément tout le monde.
Convaincre de plus en plus de Français de passer à l'électrique en déployant plus de bornes de recharge. Voilà l'ambition du plan présenté vendredi par Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, et Éric Lombard, ministre de l'Économie, lors d'un déplacement.
Plus de bornes pour plus de véhicules ?
Câble de recharge à la main, aux côtés d'Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, sur le parking d'un hypermarché de l’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Marc Ferracci a annoncé une batterie de mesures : une accélération des délais d'installation des bornes de recharge dans les copropriétés, une centralisation des informations sur les prix en borne ou encore des tarifs de recharge moins chers en heures dites super creuses, c'est-à-dire la nuit et le week-end.
"C'est étonnant cette position du gouvernement qui pense encore que si les Français n'achètent pas de véhicules électriques, c'est parce qu'il n'y a pas assez de bornes. Ce n'est pas vrai", rétorque Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.
Une équation qui peine à convaincre
"Si les Français n'achètent pas de véhicules électriques, c'est parce qu'ils sont beaucoup trop chers et qu'ils n'ont pas l'autonomie d'une voiture thermique. Et en plus de ça, si maintenant on leur dit à quelle heure ils ont le droit de charger et à quelle heure ils n'ont pas le droit de charger, sous prétexte qu'ils vont payer plus cher, alors là c'est le pompon."
Reste que le gouvernement n'envisage pas de changer de cap sur la voiture électrique, puisque Marc Ferracci l'a même qualifié d'enjeu de souveraineté industrielle lors de sa prise de parole. La France compte environ 2,5 millions de points de recharge, et se place sur le podium européen derrière l'Allemagne et les Pays-Bas.
De leur côté, les industriels sont inquiets : les voitures à batterie ont représenté seulement 13,6% de part de marché en Europe au cours de l'année. Un chiffre en baisse sur un an, inédit depuis le début du développement du marché électrique au début des années 2010.