Voiture électrique : les industriels inquiets face à la baisse des ventes, Bruxelles reste impassible
Les ventes de voitures électriques ont reculé pour la première fois en 2024. Une mauvaise performance qui inquiète les industriels, qui estiment que la transition de l'essence à l'électricité se fait à marche forcée au mépris des consommateurs.
Les derniers chiffres de ventes de voitures électriques ont confirmé la tendance : les voitures à batterie ont représenté seulement 13,6% de part de marché en Europe au cours de l'année. Un chiffre en baisse sur un an, inédit depuis le début du développement du marché électrique au début des années 2010.
Une réticence de plus en plus importante
Et les industriels s'inquiètent que l'inversement de la tendance se poursuivent dans les prochaines années. Selon les chiffres de l'étude de l'Ifop pour Roole, près de 78% des Français déclarent de ne pas avoir l'intention d'acheter une voiture électrique dans les prochaines années, soit 10 points de plus qu'il y a deux ans.
Un chiffre qui inquiète y compris chez Michelin, alors que son patron Florent Ménégaux était auditionné au Sénat il y a quelques jours. "L'électrification, elle est inéluctable", insiste-t-il. "Maintenant, le rythme et la manière dont on le fait, ça, il faut faire attention. Il faut écouter les industriels. Il faut écouter le marché", poursuit le patron du fabricant de pneu.
Bruxelles dit avoir conscience du problème
La frustration est également palpable chez Luc Chatel, le président de la Plateforme automobile, qui réunit les constructeurs et équipementiers français. "Je crains que nos dirigeants européens en 2022 aient un peu oublié le consommateur final. Ce que nous avions craint, se dire que finalement le pire serait que nous fassions les transformations, les investissements mais que nous n'ayons pas les clients... Nous y sommes", s'alarme-t-il.
À Bruxelles, la Commission européenne se dit consciente du problème mais n'a pour l'instant aucune intention d'infléchir la trajectoire jusqu'à 2035.