Les maires ne savent pas encore si leurs écoles seront vides ou non le 12 mai, la rentrée se faisant sur la base du volontariat (photo d'illustration) 1:16
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Ariel Guez
Après deux mois de fermeture des écoles pour cause de confinement, les établissements s'apprêtent à rouvrir partout en France. Mais à 72 heures de la rentrée des classes pour les enfants en primaire et en élémentaire, les maires, qui doivent organiser la réouverture des établissements, sont dans le flou et déplorent un manque de temps. "On n’a pas une idée précise du nombre d’enfants qui va rentrer mardi", explique l'un d'eux au micro d'Europe 1.

À deux jours du début du déconfinement, pour les maires, c'est le branle-bas de combat. Même si beaucoup l'ont refusé, ces derniers vont devoir assurer la réouverture des écoles et l'accueil des élèves à partir du mardi 12 mai. Selon le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, près d'un million d'enfants reprendront le chemin des classes, dans "80 % à 85 %" des 50.500 établissements du pays. Sauf que pour beaucoup d'élus locaux, l'incertitude règne. 

Les parents en zone rouge "inquiets"

"On n’a aujourd’hui pas forcément une idée précise du nombre d’enfants qui vont rentrer mardi", explique au micro d'Europe 1 Stessy Speissmann, maire de Gérardmer dans les Vosges. S'il est prêt pour rouvrir les classes de primaire dans les quatre écoles de sa ville, il reste inquiet à propos de l'affluence dans les établissements le jour de la rentrée, puisque le retour à l'école se fera sur la base du volontariat.  

"On va tendre le dos mardi matin et voir combien d’élèves vont venir. Un tiers des parents nous ont dit qu'ils allaient remettre nos enfants. Un tiers nous a dit qu'il en était hors de question et le dernier tiers des parents ne savaient pas", relate l'élu. "Les gens sont inquiets en disant 'si on est en zone rouge forcément il y a un danger supplémentaire par rapport à la zone verte'", comprend Stessy Speissmann, dont la commune est au cœur du Grand Est.

Un manque de temps pour préparer les écoles

Pour redonner confiance aux parents, le ministère de l'Éducation nationale a publié un protocole sanitaire strict. Mais ce document de 63 pages qui a crispé les élus. À Châteauroux, comme ailleurs, il a fallu agir dans l’urgence. "On n'a eu vraiment que quatre jours pour discuter avec les directeurs d’écoles, faire le tour des établissements, et surtout, nous, envoyer toutes nos équipes techniques pour préparer les lieux parce qu’il a fallu installer les distributeurs de gel, faire du marquage au sol, mettre des barrières...", raconte le maire, Gil Averous.

Sauf qu'en quatre jours, le défi technique fut trop compliqué pour beaucoup d’élus, contraints par endroits de repousser de quelques jours la rentrée. Elle aura lieu par exemple le jeudi 14 à Châteauroux ou le lundi 18 à Reims.