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De Charlie Hebdo à la marche républicaine, retour sur les événements du 7 au 11 janvier 2015 qui ont changé la France

Philippe Folgado - Mis à jour le . 3 min
Il y a dix ans, le journal Charlie Hebdo était pris pour cible par un attentat terroriste.
Il y a dix ans, le journal Charlie Hebdo était pris pour cible par un attentat terroriste. © Maeva Destombes / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le 7 janvier 2015, deux terroristes pénétraient dans les locaux de "Charlie Hebdo", tuant plusieurs membres de la rédaction. D'autres personnes perdront la vie dans des prises d'otages les 8 et 9 janvier. Quatre jours qui feront basculer la France dans une année 2015 marquée par le terrorisme et l'horreur.

Il y a dix ans jour pour jour, la France basculait dans l'horreur des attentats terroristes qui ont touché la rédaction du journal satirique de Charlie Hebdo. Des attaques qui ciblent la liberté d'expression et qui feront plusieurs morts et de nombreux blessés. De Paris à Dammartin-en-Goële en passant par Montrouge, retour sur quatre jours qui changeront à jamais la France. 

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Le 7 janvier, attaque contre "Charlie Hebdo"

Nous sommes le 7 janvier 2015, vers 11h30. Deux frères, Saïd et Chérif Kouachi, sont dans une voiture en direction du 11e arrondissement de la capitale, rue Nicolas-Appert, vers les locaux de Charlie Hebdo. Le journal satirique recevait des menaces de mort depuis plusieurs années après la publication de caricatures du Prophète. Après quelques minutes de recherches, ils tombent sur une dessinatrice et l'obligent à les conduire à la rédaction du journal où se déroule, à ce moment-là, la conférence de rédaction. 

Arrivés sur les lieux, ils tuent 10 personnes, dont les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, et en blessent quatre grièvement. Ils sortent du bâtiment, continuent de tirer et crient avoir "vengé le Prophète". Ils remontent dans leur voiture et prennent la fuite. Ils tombent sur une voiture de police qui arrive en contre-sens. Les deux terroristes ouvrent le feu, mais les policiers parviennent à partir en marche arrière. 

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Les frères Kouachi s'engagent sur le boulevard Richard-Lenoir et tombent sur une autre patrouille de police. L'un des policiers ouvre le feu. Les deux terroristes sortent de leur véhicule et blessent le policier. Ils l'abattront finalement à bout portant. Ils reprennent la route, mais abandonnent leur Citroën endommagée, rue de Meaux, dans le 19e arrondissement. Ils volent une voiture et disparaissent au niveau de la porte de Pantin.

"Ce message de la liberté, nous continuerons à le défendre en leurs noms"

François Hollande, alors président de la République, prendra la parole ce jour-là pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Il dira que "ce message de la liberté" porté par les dessinateurs, "nous continuerons à le défendre en leurs noms". Du côté des investigations, les enquêteurs font tout pour retrouver la trace des assaillants. Ils savent qui sont les terroristes grâce aux papiers d'identité abandonnés dans la voiture des deux hommes.

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Le lendemain, le 8 janvier, deux policiers et des agents de la voirie sont pris pour cible par un homme à Montrouge. Clarissa Jean-Philippe décède après avoir reçu une balle dans la carotide. L'auteur des faits, Amedy Coulibaly, parvient à s'enfuir. À ce stade des événements, rien ne relie les deux affaires. 

D'autant que dans la matinée, les deux terroristes de Charlie Hebdo réapparaissent à Villers-Cotterêts, où ils braquent une pompe à essence. Leur voiture sera retrouvée à Montagny-Sainte-Félicité, près d'un campement de fortune. Dans la matinée du 9 janvier, les frères Kouachi braquent une nouvelle voiture et partent en direction de la capitale, mais les barrages de police installés un peu partout les obligent à changer leur plan. 

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Le 9 janvier, fin de la traque 

Chérif et Saïd Kouachi arrivent aux alentours de 8h30 dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële et prennent en otage le directeur des lieux. Ils l'obligent à appeler les autorités pour signaler leur présence. Deux gendarmes arrivent sur les lieux, aperçoivent les deux assaillants et se mettent à l'abri. Chérif Kouachi sort du bâtiment et ouvre le feu sur la voiture des gendarmes. Ces derniers répliquent et blessent le terroriste qui parvient à retourner dans l'imprimerie. Ils libèrent le directeur une heure plus tard et se retranchent dans les lieux. 

Vers 13h, porte de Vincennes à Paris, Amedy Coulibaly pénètre dans l'Hyper Cacher, armé d'un fusil d'assaut. Il tue quatre personnes et en prend 26 en otage. Ils annoncent que si les forces de l'ordre ordonnent un assaut contre l'imprimerie de Dammartin, il tuera tout le monde. Les deux affaires sont désormais reliées. 

Pendant plusieurs heures, les autorités préparent un assaut simultané sur les deux bâtiments. Mais vers 17h, les frères Kouachi sortent du bâtiment et ouvrent le feu sur les policiers présents. Après des échanges de tirs, ils sont neutralisés. Dix minutes plus tard, l'assaut est donné porte de Vincennes, Amedy Coulibaly est abattu et les 26 otages sortent vivants des lieux. Entre le 7 et le 9 janvier 2015, 17 personnes trouveront la mort. 

Le 11 janvier, la marche contre le terrorisme réunie des millions de personnes 

Quatre jours après l'attentat contre Charlie Hebdo, une grande marche républicaine est organisée dans la capitale pour rendre hommage aux victimes. Des journalistes brandissent leur carte de presse, les citoyens des crayons à papier ou des feuilles avec la phrase "Je suis Charlie". 

Grande marche républicaine contre le terrorisme du 11 janvier 2015.
Grande marche républicaine contre le terrorisme du 11 janvier 2015. © Dan Kitwood / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Des dizaines de chefs d'État et de gouvernement viendront pour cette marche à Paris, parmi lesquels Angela Merkel, David Cameron, Matteo Renzi, Mariano Rajoy ou encore Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas. Tous marchent dans les rues de la capitale, bras dessus, bras dessous. Ils sont même applaudis par les Parisiens réunis sur les trottoirs ou sur les balcons. Au total, ce sont plus de quatre millions de personnes qui manifesteront partout en France, dont un million rien qu'à Paris pour dire non au terrorisme.