La ferme Savéol élève notamment des punaises et des micro-guêpes. 1:30
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Charles Guyard, édité par Romain David
Près de Brest, la coopérative Savéol vend aux producteurs de tomates de la région des insectes grâce auxquels ils peuvent se débarrasser naturellement de certains nuisibles. Cette solution efficace permet de développer des productions sans pesticide.
REPORTAGE

Quoi de mieux que des insectes pour combattre d'autres insectes ? En Bretagne, les producteurs de tomates élèvent ainsi des armées de punaises et autres guêpes pour anéantir les nuisibles qui peuvent décimer les productions. Une solution totalement naturelle et dans l'ère du temps, alors que la crise sanitaire a poussé nombre de consommateurs vers le bio.

Des macrolophus contre des mouches blanches 

"Je vais poser délicatement la boîte sur les feuilles du plan de tomates", explique Guillaume Kerjean, producteur de tomates près de Brest. Dans la fameuse boîte, une colonie de 250 macrolophus, c'est-à-dire des punaises. "Elles vont tout de suite attaquer les prédateurs dans les 100 mètres carrés qu'il y a autour de nous."

Les prédateurs, ce sont de minuscules mouches blanches qui peuvent proliférer à toute allure et mettre à mal toute une exploitation. "Si on laisse les mouches blanches se développer, à la fin, les fruits ne sont plus commercialisables parce qu'ils sont collants. La dernière attaque qu'on a eu ici, en 2013, a été très compliquée à gérer", poursuit Guillaume Kerjean. 

Des punaises et des micro-guêpes pour protéger le royaume de la tomate

Ce problème de nuisibles, on s'en charge juste à côté, dans la ferme aux insectes de la coopérative Savéol. Ici, on développe une contre offensive 100% naturelle, avec un élevage de punaises, mais aussi de micro-guêpes, l'Encarsia. "On produit à peu près 100 millions d'Encarsia par an", indique Pierre-Yves Jestin, le président de Savéol.

Il n'est pas question, en effet, de laisser une toute petite mouche renverser le royaume de la tomate. Grâce à cette collaboration homme-insecte en Bretagne, c'est une guerre propre qui est menée. Ainsi, Guillaume Kerjean n'utilise plus de produit chimique dans ses deux hectares de serres.