Déjà en vigueur dans 25 départements, le couvre-feu à 18h pourrait être généralisé. 1:32
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Elise Denjean, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Le gouvernement envisage l'extension du couvre-feu à 18 heures pour l'ensemble du territoire. Si cette mesure est préférable à un reconfinement, elle n'en aura pas moins des conséquences sur les finances des commerçants. Grande distribution, habillement, petits commerces... tous s'apprêtent à encaisser le choc.

Un nouveau conseil de défense se tient ce mercredi. Le gouvernement étudie les pistes pour faire face à un nouveau rebond de l'épidémie de Covid-19. Parmi ces options, il envisage notamment la généralisation à toute la France du couvre-feu à 18 heures, doublé d'un reconfinement les week-ends. Une telle mesure aurait beau être moins radicale qu'un reconfinement total, un fort impact sur les revenus des commerçants est à prévoir.

En ce moment, tout le monde sort la calculatrice, à commencer par la grande distribution. En effet, le créneau 17h30-20h représente un tiers des achats alimentaires. Un phénomène de report est donc à prévoir : en journée, entre midi et deux, et surtout le samedi. La grande distribution appelle donc à l'ouverture généralisée de ses magasins le dimanche pour désengorger les rayons le samedi.

Un créneau vital pour les commerçants

Mais tous les secteurs ne vont pas profiter d'un report de la consommation. Le secteur de l'habillement par exemple pourrait perdre 25 à 30% de son chiffre d’affaires en cas de couvre-feu, selon sa Fédération. Ce chiffre pourrait même grimper à moins 40% dans les zones les plus éloignées des bureaux. La pause shopping entre midi et deux n’est pas vraiment envisageable. Dans tous les cas, tout dépendra du scénario choisi par le gouvernement. Car si le couvre-feu généralisé est doublé d'un confinement les week-ends, aucun report ne sera possible.

Le créneau 18-20h est en fait capital pour beaucoup de commerçants. Pour les buralistes, "c'est le plus gros du boulot", affirme Gérard Athéa, gérant du bureau de tabac Le Terminus à Paris, au micro d’Europe 1. Il craint que les riverains, pressés de rentrer chez eux, ne s’arrêtent plus pour acheter du tabac ou des jeux à gratter. En temps normal, il ferme à 1h du matin et il a déjà perdu 40% de son chiffre d'affaires avec le couvre-feu à 20h. "J'étais un des gros tabacs de France et je deviens un petit tabac de quartier", déplore-t-il.