Coup d'envoi de la grève SNCF : mardi compliqué pour les usagers

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avec AFP , modifié à
Avec un TGV sur huit, un TER et un Transilien sur cinq et 25% de vols annulés sur Air France, la journée de mardi s'annonce difficile dans les transports. 

Avec un TGV sur huit en moyenne mardi, les cheminots donnent le ton de cette grève longue distance visant à contrer le projet de réforme de la SNCF, qui débute lundi soir.

Finalement les retours du long week-end de Pâques seront épargnés avec un trafic "normal", contrairement aux mises en garde répétées de la SNCF. Mais c'est une autre pièce qui va se jouer mardi matin pour les voyageurs et les usagers quotidiens des TER en régions, RER et Transiliens en Île-de-France.

Un trafic "très perturbé" dans les transports mardi

Avec près d'un cheminot gréviste sur deux (48% contre 35,4% le 22 mars) et jusqu'à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77%), selon les chiffres annoncés dimanche par la direction de l'entreprise ferroviaire, le trafic sera "très perturbé". Un mouvement qui se conjuguera dans les airs avec la quatrième journée de grève chez Air France pour les salaires. Trois autres sont déjà programmées. 

Un TGV sur huit. Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, l'axe Sud-Est étant le plus impacté (un sur 10). Même chose pour les Intercités, dont sept lignes ne seront carrément pas desservies. Le patron de l'entreprise Guillaume Pepy avait averti que des lignes seraient "fermées".

Un TER et un Transilien sur cinq. Sur les lignes régionales, un TER et un Transilien sur cinq sont annoncés. En Île-de-France, la circulation des RER sera variable selon les axes. Sur le RER A, un train sur deux circulera tandis qu'un sur trois sera maintenu sur le RER B, un sur cinq pour le RER C et aucun sur la ligne R. 

Quatrième jour de grève à Air France. Mardi, la tempête sociale ne s'arrêtera pas au rail. Quatrième journée de turbulences chez Air France pour une augmentation de 6% des salaires, avant une cinquième samedi et deux prévues les 10 et 11 avril. La direction du groupe a annoncé que 75% des vols seraient assurés mardi

Déchets, énergie et étudiants. Mais avec un appel à la grève de la CGT dans l'ensemble de la filière déchets (public et privé), un préavis déposé dans le secteur de l'énergie aussi par la CGT et la grogne des étudiants... La semaine s'annonce agitée sur plusieurs fronts pour le président Emmanuel Macron et son gouvernement.

Des négociations difficiles

Peu de marge de manœuvre. Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT) sont vent debout contre le projet de réforme du rail. Il "vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique", écrivent-ils dans leur préavis. 

Les remontrances de Guillaume Pepy ou de la ministre des Transports Elisabeth Borne, fustigeant une grève "décalée" ou "incompréhensible" au vu de la "concertation" engagée, n'y auront rien fait. Pas plus que l'annonce de la voie législative pour l'ouverture du rail à la concurrence, au lieu des ordonnances initialement envisagées. 

Syndicats et partis de gauche mobilisés. Malgré des modalités différentes, CGT, Unsa, SUD et CFDT sont tous lancés dans la bataille : une grève par épisode de deux jours sur cinq jusqu'au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT ; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail. Douze partis de gauche, dont La France insoumise, le PCF, Génération.s, EELV ou le NPA, leur ont apporté leur soutien contre "la casse de la SNCF", qui préfigure selon eux celle de tout le service public. 

En face, le gouvernement est tout aussi déterminé à tenir bon, voyant dans cette grève une "posture de blocage qui n'est pas justifiée", comme l'a dit Elisabeth Borne dimanche. 

Plusieurs sujets de contestation. Suppression de l'embauche au statut à la SNCF, ouverture à la concurrence ou encore transformation de la SNCF en société anonyme, prémices d'une future privatisation pour les syndicats, sont autant d'épouvantails aux yeux des cheminots. Ils estiment aussi que le projet de réforme "ne réglera pas le sujet de la dette [46,6 milliards d'euros fin 2017 pour SNCF Réseau], ni celui des dysfonctionnements".