Coronavirus : selon un ancien directeur général de la santé, la France aurait dû réagir plus vite

Devant l'Assemblée nationale ce mardi, William Dab, ancien directeur général de la Santé, a jugé que les autorités auraient dû réagir plus vite après l'alerte de l'OMS sur le coronavirus, le 30 janvier. Il estime également que le manque de préparation du pays à une pandémie est lié à "la faiblesse du domaine de la santé publique".
"Jusqu'au 16 mars, il ne s'est pas passé grand chose dans notre pays", a estimé mardi un ancien directeur général de la Santé à l'Assemblée nationale, jugeant que les autorités auraient dû réagir plus vite après l'alerte de l'OMS sur le coronavirus , le 30 janvier.
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Les autorités ont fait "trop" et "pas assez" sur certains points
Le confinement général de la France pour lutter contre la pandémie de Covid-19 avait été annoncé le 16 mars par Emmanuel Macron et avait pris effet le lendemain. Les autorités sanitaires françaises en ont à la fois fait "pas assez", en arrêtant trop tôt le dépistage systématique et le traçage des chaînes de contamination, et "trop" en confinant tout le territoire alors qu'on aurait pu le faire seulement dans trois régions, a analysé William Dab, devant les membres de la commission d'enquête sur la gestion de la crise du Covid.
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"La faiblesse du domaine de la santé publique"
Le manque de préparation du pays à une pandémie de maladie infectieuse est selon lui lié à "la faiblesse du domaine de la santé publique", et notamment de la prévention, à qui "on s'intéresse en temps de crise" mais qu'on oublie "en temps de paix". L'épidémiologiste, à la tête de la direction générale de la Santé entre 2003 et 2005, a aussi déploré la "vision comptable des missions de l'Etat", avec trop peu de moyens attribués notamment aux capacités d'intervention sur le terrain.
Clarifier le rôle de chacun
Si certains estiment que la préparation aux risques sanitaires coûte cher, "ce qu'il nous fallait pour avoir un système de prévention solide est sans commune mesure avec ce que va coûter à notre pays ces deux mois de confinement", a-t-il fait valoir. William Dab a aussi estimé qu'il faudrait clarifier le rôle de chacun des intervenants en temps de crise, entre les différents ministères, entre les différentes agences nationales et, au niveau local, entre les agences régionales de santé (ARS) et les préfets. "En cas d'urgence de sécurité sanitaire", le "porteur de la décision publique" doit être le préfet, les ARS jouant un rôle de "conseil", a-t-il recommandé.