On le sait, la crise du coronavirus a eu un impact sur la santé psychologique des Français, et les jeunes n'échappent pas à la règle. C'est même l'une des premières préoccupations d'un rapport parlementaire remis mercredi à l'Assemblée nationale, après quatre mois d'enquête. Invitée d'Europe Matin, la rapporteuse et autrice de ce document, Marie-George Buffet, détaille les effets de la crise sanitaire sur cette "génération Covid" et revient sur quelques unes des 75 propositions de son rapport pour les aider. Car "on a vraiment une préoccupation à avoir sur le suivi psychique de ces enfants et ces jeunes".
Des conséquences physiques et psychologiques
L'un des premiers chiffres donnés par Marie-George Buffet atteste de l'ampleur du mal-être. En moyenne, on observe chez les jeunes une prise de poids de l'ordre de six kilos depuis la crise. Un jeune sur six a également arrêté ses études, tandis que la moitié des étudiants admettent avoir souffert de la solitude. Pour sortir de cette situation, Marie-George Buffet propose donc notamment "d'accorder des moyens supplémentaires, très rapidement, pour améliorer le suivi médical", mais aussi essayer de "créer des synergies entre l'Éducation nationale, le monde médical et des associations".
"Il faut bien comprendre l'angoisse pour un jeune de n'avoir pas pu passer son bac, d'arriver à l'Université et de se retrouver tout de suite placé en distanciel. Sans oublier qu'ils ne savent pas dans quel état sera le marché du travail lorsqu'ils devront l'intégrer."
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Un pédopsychiatre au Conseil scientifique
L'une des choses qui ressort le plus du mal-être des jeunes est le manque de lieux d'écoute. "Ils nous l'ont tous dit ! On parle d'eux, mais on ne les écoute pas", affirme-t-elle. "Je pense qu'il faut créer, y compris en lien avec l'Éducation nationale, des lieux d'écoute et de concertation." D'ailleurs, l'ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports entre 1997 et 2002 estime qu'il est urgent d'améliorer la communication "catastrophique" envers les jeunes et les enfants en mettant en place un système "adapté" à ces derniers "qui passe par leur circuit".
De même, pour être certain que leurs intérêts soient représentés au plus haut niveau, la député PCF propose qu'un pédopsychiatre soit nommé au Conseil scientifique.