Coronavirus : l’Institut Pasteur de Lille conçoit un vaccin administré par le nez

L'Institut Pasteur de Lille développe un vaccin contre le Covid-19 à administrer par le nez.
L'Institut Pasteur de Lille développe un vaccin contre le Covid-19 à administrer par le nez. © DENIS CHARLET / AFP
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Lionel Gougelot, édité par Jonathan Grelier
L'Institut Pasteur de Lille développe actuellement un vaccin de deuxième génération contre le Covid-19 qui sera administré par le nez. Si aucun résultat définitif n'est attendu avant plusieurs mois, ce type de vaccin coûterait moins cher et serait plus facile à produire, comme l'explique le chercheur Camille Locht, jeudi sur Europe 1.

Et si le vaccin contre le Covid-19 était administré par le nez ? C’est en tout cas un projet de vaccin de deuxième génération actuellement à l’étude à l’Institut Pasteur de Lille. Les travaux de conception n’en sont qu’au début mais la piste semble très prometteuse, à en croire les scientifiques lillois. Ce vaccin destiné à être administré par voie nasale est conçu sur le modèle de celui élaboré actuellement contre la coqueluche, car l'organisme de recherche travaille déjà sur un vaccin nasal empêchant la pénétration du germe de la coqueluche par le nez.

"Bloquer le virus directement à la porte d'entrée"

Le professeur Camille Locht explique que sur le même principe, grâce à un "bricolage génétique", on peut introduire par le nez un antigène du coronavirus. "L'idée, c'est en effet de protéger directement par le nez. L'immunité induite localement va bloquer le virus directement à la porte d'entrée", précise le chercheur jeudi sur Europe 1. "Donc, on va immuniser par le nez. On va donner un spray plutôt qu'une injection avec une aiguille dans un bras". Pour Camille Locht, ce "spray" ou cette "goutte nasale" est suffisante pour induire une "réponse immunitaire bloquante".

Un vaccin moins cher et plus facile à conserver

Ce type de vaccin aurait par ailleurs plusieurs avantages. Selon le scientifique, il serait, de par sa conception, bien moins cher à fabriquer et surtout plus facile à conserver et donc à transporter. "C'est un vaccin qu'on peut conserver très facilement à 4 degrés, voire à température ambiante pendant au moins deux ans, on n'a pas encore été encore au delà. Donc, c'est évidemment, du point de vue logistique, quelque chose d'intéressant. On n'a pas besoin d'une conservation à moins 80 degrés."

Aucun résultat définitif de ce projet n'est attendu avant plusieurs mois. Mais l'Institut Pasteur de Lille et ses chercheurs ont un espoir : que ce vaccin de deuxième génération offre une protection plus durable en garantissant que les sujets vaccinés ne soient plus contagieux, ce qui n'a pas encore été démontré pour les premiers vaccins sur le point d'être administrés.