Yves Camdeborde était l'invité d'Europe 1 dimanche (photo d'archives). 1:57
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Antoine Cuny-Le Callet
Les conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus risquent d'être subies de plein fouet, en particulier par les PME et le secteur de la restauration. Des personnalités de la gastronomie ont appelé, dans une tribune, le Président à prendre un décret de "catastrophe naturelle sanitaire" afin que les assurances viennent elles aussi en aide aux entreprises.
INTERVIEW

Dans une tribune publiée samedi par le Journal du Dimanche, des personnalités du monde de la cuisine appellent Emmanuel Macron à venir en aide aux petites et moyennes entreprises touchées par l'épidémie de covid-19. Si le Président a d'ores et déjà annoncé un certain nombre de mesures de report de charges, les signataires l’exhortent à prendre un décret de "catastrophe naturelle sanitaire" pour que les assurances participent à "l'effort de guerre". Le cuisinier Yves Camdeborde, qui figure parmi les signataires, était l'invité de Patrick Cohen dimanche sur Europe 1. 

"Reconnaître cette catastrophe naturelle sanitaire"

"Les assurances ont un rôle à jouer. De leur côté, elles sont complètement couvertes, parce que personne n'est assuré pour ce genre d'événement", explique Yves Camdeborde. Le chef du restaurant "Le comptoir", à Paris, s'inquiète à l'idée de voir de nombreuses entreprises mettre la clé sous la porte. "On demande à l'Etat français de reconnaître cette catastrophe naturelle sanitaire pour que les assurances entrent elles-aussi dans la danse."

"Serait-il juste que les assurances françaises (220 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018) et leurs réassurances (234 milliards d'euros de CA cette même année) soient les seules à ne pas se montrer solidaires ?", peut-on lire dans le texte des signataires.

"Effort colossal"

Des mesures ont déjà été annoncées par Emmanuel Macron pour venir en aide aux PME menacées par l'épidémie. Cet "effort colossal" du gouvernement, que reconnait volontiers Yves Camdeborde, risque cependant d'être insuffisant : "On va assumer aussi le salaire de nos employés même si une partie nous sera remboursée... Encore faut il avoir les fonds de roulement suffisant." Par ailleurs, selon le chef, les commerces ont connu un début d'année difficile, marqué par des grèves et des mouvements sociaux.