Coronavirus : les armées ont acheté de la chloroquine "par précaution"

Chloroquine coronavirus
La France a commandé de la chloroquine à la Chine "par précaution". Photo d'illustration. © Yuri CORTEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Après la publication d'une vidéo montrant une livraison de chloroquine depuis la Chine, vendredi, le ministère des Armées a reconnu avoir acheté ce médicament controversé, "par précaution". 

Comme l'a révélé FranceInfo, le ministère des Armées a reconnu vendredi avoir acheté de la chloroquine en Chine pour constituer un stock "par précaution", si jamais ce traitement, dont l'efficacité contre le coronavirus fait débat dans le monde, était finalement validé par les autorités sanitaires.

Un achat par précaution

"Dans un contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19", a déclaré le ministère après la publication sur les réseaux sociaux d'un vidéo devenue virale montrant cette livraison à destination des armées.

L'infectiologue français Didier Raoult prône depuis le début de l'épidémie l'utilisation de l'hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, NDLR) pour combattre le coronavirus. Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement ce médicament.

Une grande partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, mettant en garde contre les risques possibles pour les patients, notamment cardiaques. En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente : l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.

La quantité commandée pas confirmée

La vidéo publiée jeudi sur les réseaux sociaux montre une livraison de barils étiquetés "phosphate de chloroquine", provenant de Chine. Un homme en voix off affirme que ces barils contiennent un total de "70 kg" et montre un bon de commande de la "pharmacie centrale des armées", daté du 21 avril. Il en profite pour affirmer qu'on soigne les militaires avec ces médicaments, et ironise sur ceux qui se moquent du Pr Raoult.

Le ministère des Armées compte 1.500 cas confirmés de coronavirus parmi ses personnels, selon les chiffres fournis par la directrice centrale du service de santé des armées (SSA), "dont une quinzaine en réanimation" mais répète qu'ils n'en sont "pas du tout au stade de l’utilisation". Il s’agit plutôt d’anticipation, alors que la concurrence entre pays est rude pour s’approvisionner en matériel médical.

Le ministère confirme que cette livraison provient bien de Chine, un pays capable de produire la chloroquine dans un délai court selon ses explications. Il s'agit bien de "sel ou phosphate de chloroquine, qui permet le développement d'une forme injectable" précise également un officier. Il ne confirme toutefois pas la quantité de produit commandé.