L'ambassadeur de Chine en France estime que couper totalement les liaisons avec la Chine est excessif. 2:11
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Séverine Mermilliod , modifié à
De nombreux pays ont suspendu leurs vols vers et en provenance de Chine en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus qui y sévit. Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, assure au micro d'Europe 1 qu'il est excessif de prendre de telles mesures.
INTERVIEW

La Russie impose désormais des visas aux Chinois, les Etats-Unis veulent se fermer aux voyageurs en provenance de Chine... Après des rapatriements de ressortissants, de nombreux Etats coupent leurs liaisons avec la première puissance économique mondiale pour contenir l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV qui sévit actuellement dans le pays. Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, assure sur Europe 1 qu'une telle quarantaine n'est pas nécessaire.

"Ils ont cette inquiétude que nous comprenons. Mais nous ne pensons pas qu'il est nécessaire de couper totalement les liaisons de passagers et de commerce avec la Chine", tente de rassurer l'ambassadeur, "puisque la Chine a déjà pris des mesures dépassant les recommandations et règlements internationaux sanitaires de l'OMS."

Pas de "pression politique chinoise"

La décision de l'OMS de décréter l'urgence internationale a justement pris du temps, délai dans lequel certains ont vu une forme de pression de la part de la Chine, pour qui l'épidémie risque d'avoir de lourdes conséquences économiques.

Mais d'après Lu Shaye, si "l'OMS n'a pas décrété cette urgence, ce n'était pas sous la pression politique chinoise mais le résultat des experts. C'est un virus nouveau, donc il faut prendre du temps pour évaluer les résultats", explique l'ambassadeur. "Une semaine après, l'OMS a décrété cette urgence. Et la Chine est tout à fait d'accord ! Mais nous pensons qu'il n'est pas nécessaire de couper tous les voyages ou le commerce avec la Chine", conclut-il.

Il estime également que "l'épidémie n'a pas de frontière et ne distingue pas les nationalités", et que "la méfiance et la discrimination contre la communauté asiatique doivent être condamnées", en réaction aux discriminations dont sont victimes des membres de cette communauté en France.