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Coronavirus en prison : "Quand ça va dégénérer...", alerte un détenu

Salomé Legrand, édité par Séverine Mermilliod - Mis à jour le . 2 min

Le coronavirus fait monter la tension partout, y compris en prison. Dimanche, une dizaine d'incidents ont été relevés. Un détenu de l'un des plus gros centres pénitentiaires d'Île-de-France témoigne en exclusivité pour Europe 1.

Les prisons risquent-elles de se transformer en poudrières en plein coronavirus ? Une dizaine d'incidents ont été relevés dimanche dans toute la France, comme à Fleury-Mérogis, où des détenus sont montés sur les toits. En cause, la suspension des parloirs à cause de l'épidémie mais aussi des craintes pour leur santé. Europe 1 a pu contacter un détenu dans l'un des plus gros centres pénitentiaires d'île-de-France, qui témoigne d'une situation sanitaire compliquée. Qui pourrait rapidement tourner au chaos.

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"Le service médical en prison, en temps normal, marche au ralenti. Donc là, il est catastrophique : pas de paracétamol, rien...", raconte ainsi ce détenu. "On a deux ou trois infirmières qui essaient de faire ce qu'elles peuvent. C'est un peu compliqué. On n'a plus rien, plus de scolaire, plus de parloirs - bon ça, c'est un peu logique".

"Ils sont malades, ils toussent"

Mais c'est aussi la tension et la peur - que ce soit du côté des détenus ou des encadrants - qui risquent de mettre le feu aux poudres. "Les surveillants n'ont pas les moyens de faire leur boulot correctement - ce ne sont pas des amis, ce sont des surveillants, mais il faut être humain. On leur interdit le port du masque. Ils ont la peur au ventre parce que le soir, ils rentrent chez eux, ils ont des familles...", compatit le détenu, en confiant aussi qu'il craint de "perdre un membre de sa famille et d'être ici. Ça, c'est très difficile."

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Peur pour leur famille, et aussi pour leur propre santé : "Pour nous, les détenus, ça va être une question de temps avant qu'on apprenne des décès. Il y en a, ça fait une semaine, dix jours qu'ils sont dans leur cellule, ils sont malades, ils toussent, ils ont des vertiges, de la fièvre", constate le détenu. "Ils restent dans leur cellule et si jamais ils sont testés positifs, leur codétenu reste aussi ,par défaut, confiné."

 

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"C'est calme, mais qu'en apparence"

"Je sais, on est des taulards, on est les dernières roues du carrosse, mais ça va être très compliqué : ils savent qu'il n'y a pas que des enfants de chœur en prison... Pour l'instant ici c'est calme mais... qu'en apparence. Quand ça va dégénérer, ça dégénèrera, ce sont des choses qui ne seront plus sous contrôle."