Spot de publicité coronavirus ministre de la Santé. 1:30
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Marion Gauthier, édité par Baptiste Denis , modifié à
En publiant un message publicitaire choc face au non-respect des gestes barrière pour endiguer la propagation du Covid-19 en France, le ministère de la Santé a pris le parti d'interpeller pour mieux prévenir. Une manière de communiquer qui n'est pas au goût de tout le monde.

Samedi, le ministère de la Santé a publié sur Twitter un nouveau spot publicitaire pour sensibiliser sur l'importance des gestes barrières, afin de stopper la propagation de l'épidémie du Covid-19 en France. Mais d'après les premiers retours de nombreux internautes, la courte vidéo a pu choquer certains par la brutalité de sa chute.

"C'est un peu comme si ça jugeait les citoyens"

Le spot résume une journée en quelques séquences. Les membres d'une même famille, séparément (au travail, devant le lycée), ne portent pas de masque, serrent la main de collègues et d'amis. Tous se retrouvent, le soir, pour l'anniversaire de la maman. Sa fille lui tend cadeau et tout à coup, l'internaute passe les portes d'un service de réanimation et perçoit le son régulier de l'électroencéphalogramme de cette même mère de famille, les yeux fermés.

"Ça plombe un peu l'ambiance...", témoigne un passant à Paris après le visionnage. "Culpabiliser et prendre par les émotions fortes, je ne sais pas si ça fonctionne. Moi ça m'a énervé parce que je pense que ce n'est pas du tout la bonne manière de cibler la personne. C'est un peu comme si ça jugeait les citoyens", pointe une autre personne, remontée contre la communication du gouvernement.

Des spectateurs déjà découragés face à l'augmentation du nombre de cas de coronavirus, à laquelle il faut ajouter l'atmosphère anxiogène qui règne en France depuis plusieurs mois.

"C'est fait pour être choquant"

Une publicité coup de poing nécessaire pour interpeller le plus de personnes, selon Jean-Luc Mano, conseiller en communication politique. "Bien sûr que ça peut être choquant, mais c'est fait pour être choquant. Après, est-ce que le gouvernement a raison de vouloir choquer ? C'est la contrepartie du fait qu'on n'impose pas grand-chose, que les mesures ne sont pas coercitives pour l'essentiel, qu'on est dans la recommandation."

Il ne s’agit plus ici de sensibiliser mais d’alerter et dans ce cas "il faut parler fort" insiste le communicant.