En France, les écoles vont progressivement réouvrir à partir du 11 mai. 0:52
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Xavier Yvon et Antoine Terrel
Comme chaque vendredi, dans les "Petites voix" d'Europe 1, des enfants d'à travers le monde racontent leur quotidien de confinement. Alors que les écoles vont bientôt rouvrir en France et en Belgique, Olivia, Violette et Marius redoutent que les inégalités entre les élèves se soient aggravées ces dernières semaines. 

Pour des millions d'enfants à travers le monde, l'année 2020 restera celle où la crise du coronavirus les aura contraints à quitter les bancs de l'école et rester à la maison pendant de longues semaines, loin de leurs camarades et de leurs professeurs. Si les établissements ont mis en place des cours à distance en ligne, de nombreux spécialistes ont d'ores et déjà alerté sur les inégalités entre les enfants que pouvait engendrer cette situation et les risques de décrochage scolaire souvent favorisés par la fracture numérique ou les situations familiales difficiles. Sur notre antenne, Marius et Violette, de région parisienne, et Olivia, de Bruxelles, "petites voix" d'Europe 1 qui racontent depuis plusieurs semaines leur quotidien de confinés, partagent cette inquiétude. 

Alors qu'en France, les écoles vont rouvrir progressivement à partir du 11 mai, la date choisie par les autorités belges est celle du 18 mai. En attendant, Olivia, 15 ans, prend son mal en patience, mais à déjà dû se rendre dans son établissement. "J'ai dû aller à l'école pour chercher mon cours de mathématiques qu'il fallait imprimer, et je n'avais pas d'imprimante chez moi", raconte-t-elle, regrettant que son école "considère que tout le monde" est équipé. "Elle n'a rien proposé", poursuit-elle, "mais si les gens n'ont pas d'ordinateur et que l'école n'en propose pas, comment est-ce qu'ils s'attendent à ce qu'on soit présent aux cours en live ?" 

"Il va y avoir des injustices entre les élèves"

Car selon Olivia, l'organisation des cours en ligne n'est pas adaptée à tous les élèves, qui en payent parfois les conséquences. "Les professeurs organisent tout le temps des lives, on a besoin d'être là, et c'est comme ça qu'on est noté pour la fin de l'année. Dans ma classe, beaucoup d'élèves se font gronder, parce qu'ils n'ont pas de microphones sur leurs vieux ordinateurs. Les professeurs pensent qu'ils ne veulent juste pas participer", explique encore l'adolescente. 

Depuis Paris, Violette, 11 ans, abonde, et pense que cette situation de confinement "va créer des différents niveaux" entre les enfants. "Si ça se trouve, alors qu'un élève travaillait très bien avant le confinement, pendant cette période, il n'aura pas pu travailler et va redoubler. C'est horrible, il va y avoir des injustices entre les élèves", s'inquiète-t-elle. "C'est sûr qu'il va y avoir du décrochage scolaire", conclut Marius, qui habite à Sèvres.