"Quand un enfant a des besoins particuliers, le déconfinement progressif" est judicieux, selon Olivier Revol. 3:48
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Séverine Mermilliod
Avec la fin du confinement, faut-il craindre que nos ados se lâchent ? Le docteur Olivier Revol, chef service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lyon, était l'invité de #RadioOuverte sur Europe 1 pour répondre aux questions des auditeurs. Valérie, qui a une fille autiste, se demandait comme la "déconfiner" au mieux.

Avec le déconfinement qui approche, avec #RadioOuverte, Europe 1 a ouvert son antenne à des parents plus ou moins inquiets et qui se demandent comment va se passer la suite au temps du coronavirus. Le docteur Olivier Revol, chef service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lyon, et auteur de "J’ai un ado mais je me soigne", était invité pour répondre à quelques questions. Valérie, une auditrice qui habite dans le Morbihan, est la mère de deux filles de 16 et 17 ans, l'aînée étant autiste.

"Le changement de repères est compliqué pour eux"

A cause du confinement, cette dernière "était un petit lion en cage", témoigne Valérie. "Elle ne comprenait pas pourquoi on ne pouvait plus aller se promener". Selon Olivier Revol, les enfants atteints de TSA (troubles du spectre de l'autisme), "comme cette jeune fille, ont besoin d’avoir des repères. Le changement de repères est plus compliqué pour eux, alors que pour la majorité des adolescents c’est simple".

C'est pourquoi passer de la liberté au confinement peut être un problème... et inversement. "Quand un enfant a des besoins particuliers, le déconfinement progressif me paraît tout à fait judicieux", explique le chef de service du CHU de Lyon.

Une "déconfinement progressif"

C'est d'ailleurs ce qu'a appliqué Valérie. "J’ai décidé de l’emmener faire les courses avec moi un matin, pour qu'elle prenne la température, qu'elle s'aperçoive que les caissières étaient avec des masques, qu’il y avait très peu de personnes, que l’ambiance était vraiment triste et morose", détaille la maman. Résultat, sa fille "a pris conscience" de ce qui se passait. "Maintenant, elle ne veut plus venir avec moi. Mais elle a compris, et accepte de sortir et de marcher. Elle s’est apaisée car elle s’est rendue compte sur le terrain de ce qui se passait, et qu’il fallait prendre son mal en patience".

"Les enfants qui ont des troubles autistiques sont des enfants intelligents, mais qui ont besoin d’avoir un rituel, des repères qui sont fixes", rappelle Olivier Revol. "Tout ce qui est nouveau est forcément inquiétant pour eux. Aller "faire trempette", voir ce qui se passe à l'extérieur, leur permettra ensuite de retourner dans l’océan de la vie avec beaucoup plus de facilité."