Le 5 janvier, plusieurs "gilets jaunes" avaient enfoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux avec un transpalette. 1:29
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Justin Morin, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Cinq "gilets jaunes" sont soupçonnés d'avoir forcé l'entrée du ministère de l'ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en janvier 2019. Leur procès s'est ouvert mercredi après de multiples renvois, près de deux ans après les faits.

Ces images avaient fait le tour des réseaux sociaux. Presque deux ans après les faits, s'est ouvert ce mercredi le procès de cinq "gilets" jaunes soupçonnés d'avoir forcé, le 5 janvier 2019, l'entrée du ministère de l'ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Les cinq prévenus sont jugés pour plusieurs dégradations et pour le vol du chariot élévateur qui avait servi à enfoncer les portes en bois du ministère, rue de Grenelle à Paris.

Au tribunal correctionnel de Paris, la cour a passé l'après-midi à éplucher une vingtaine de vidéos pour retracer le parcours fou du chariot élévateur et à déterminer concrètement qui a fait quoi pendant ce samedi mouvementé. 

Un des prévenus rigole en revoyant les images

Costume élégant et fort accent du Nord, Romain, le conducteur présumé de l'engin, assume et regrette. Il explique manipuler ce type d’engins tous les jours et avoir été alcoolisé au moment des faits. Il se défend en expliquant que c’est à cause de l'euphorie générale qu'il se retrouve au volant du chariot élévateur, jurant ne pas savoir qu'il s'agissait d'un ministère lorsqu'il a enfoncé la porte. Il est le seul à reconnaître les faits.

Thomas est à côté du chariot au moment où la porte est défoncée. Il rigole en revoyant les images diffusées lors du procès. D'après lui il n'a fait que suivre, porté par l'effet de groupe. La présidente lui rétorque alors qu’il est un adulte responsable, qu'il n'était pas obligé de suivre la foule. Mais pour seule réponse, il affirme n'avoir rien dégradé, ni rien volé, avant de se rasseoir pendant que son avocat lui conseille discrètement d'arrêter de sourire. 

C'est "ridicule"

Présente elle aussi sur les lieux, Sylvie, la prévenue la plus âgée, 48 ans, semble la plus atteinte par l'audience. Devant les images, elle avoue trouver tout cela "ridicule".

Mais il suffit que la présidente les interroge sur les raisons de leur présence dans cette manifestation pour s’apercevoir que rien n’a changé depuis ce fameux samedi. Thomas, le conducteur présumé du chariot élévateur, est au bord des larmes lorsqu'il confie vivre avec sa mère et son fils et qu'à la fin du mois, il n'y a plus rien à manger dans le frigo. Dans le public, une quinzaine de "gilets jaunes" sont venus en soutien. Une solidarité qui est, selon Sylvie, la seule chose qui reste de ce mouvement.