Christopher estime que son niveau d'attractivité est plus bas que d'habitude. Photo d'illustration. 5:19
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Les photos, la description, le profil dans son ensemble ? Christopher s'interroge sur les raisons qui l'ont privé, en dix mois sur Tinder, de rencontres "en vrai". Il raconte son expérience très mitigée sur l'application au micro Europe 1 d'Eve Roger.
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Christopher, 25 ans, ne parvient pas à rencontrer quelqu'un après un "match" sur Tinder (une connexion avec une utilisatrice). Depuis qu'il s'est inscrit sur l'application, en octobre dernier, le jeune homme voit sa confiance en lui baisser à force de ne pas réussir à séduire. Il se pose des questions sur la manière dont il s'y présente et raconte son expérience au micro Europe 1 d'Eve Roger.

"J'ai rompu en décembre 2017 et je me suis inscrit sur Tinder en octobre 2018. Je me suis inscrit pour trouver l'amour, mais je ne voulais pas le faire trop tôt après une rupture. Je suis plus à l'aise avec les applications que les sorties dans les bars. Je n'ai pas non plus envie d'être casé par un ou une amie parce que je n'ai pas envie de donner l'impression de me servir des autres. Sur Internet, l'avantage, c'est qu'on a un temps de réflexion. En tête-à-tête avec quelqu'un, il faut être spontané, instantané.

Ce qui est difficile sur les applications de rencontres, en revanche, c'est qu'il faut se vendre. Il y a un paradoxe : dans la vraie vie, être une femme est plus difficile, avec les problèmes de harcèlement, les salaires plus bas en moyenne… Dans les applications de rencontres, elles ont davantage le pouvoir. Il y a d'ailleurs une étude faite par une journaliste, Judith Duportail, qui a montré que les femmes avaient 50% de succès sur Tinder et les hommes 2%."

Pour l'instant, Christopher n'a rencontré personne via l'application.

"Je n'ai pas compris pourquoi. Peut-être que la photo et la description ne sont pas assez bien, peut-être que je ne suis pas assez attractif. C'est vrai que j'ai moins confiance en moi depuis un certain temps. Ce qui est malheureux, c'est que la personne avec qui je parle le plus sur Tinder, c'est une Finlandaise. Dans nos têtes, on a un certain niveau d'attractivité. Là, j'ai l'impression qu'il est plus bas que ce que je croyais avant. À la fin, on se pose des questions : est-ce qu'on est moche, est-ce qu'on est maladroit ?

J'ai essayé d'améliorer ma présentation. Je m'inspire aussi de mes amis, qui me donnent des conseils. En soirée, chez des amis, j'avais rencontré quelqu'un qui était aussi sur Tinder. Il m'avait dit qu'il avait fait une photo avec un beau paysage et un crépuscule derrière, et une photo avec une bouée-licorne, et ça avait plu. Il faut peut-être trouver des photos dans l'air du temps. J'ai essayé de faire une photo un peu classe au Parc de Sceaux, avec une jolie vue derrière, mais ça faisait peut-être trop sérieux, donc ça n'a pas trop plu. Il faut essayer de se réinventer. Les photos avec un animal peuvent aussi avoir leur effet.

C'est subjectif de se juger soi-même, mais je suis un peu monsieur Tout-le-monde. Si une femme a 5 sur 10 à son physique et un homme a 5 sur 10, la femme aura plus de matches. S'il y avait un guide à suivre pour Tinder, même s'il coûtait très cher, je crois que je le prendrais."