Cherif Chekatt neutralisé : "L'enquête dira" s'il s'agit d'un "suicide by cop"

Laurent Combalbert, Europe 1, 1280
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Grégoire Duhourcau
"Sortir dans la rue, c’est soit tenter la dernière chance et passer au travers des mailles du filet, soit aller à la confrontation", explique un ancien négociateur du Raid sur Europe 1, après la neutralisation de Cherif Chekatt, jeudi soir.
INTERVIEW

Cherif Chekatt a été abattu par une patrouille de police, jeudi soir dans le quartier du Neudorf à Strasbourg. "L’objectif principal, c’est d’interpeller vivant pour avoir du renseignement" mais cela est difficilement possible "face à quelqu'un qui veut en découdre", explique Laurent Combalbert, ancien négociateur du Raid, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. "L'enquête dira" s'il s'agit d'un "suicide by cop", ajoute-t-il, en précisant cette dernière expression : "ce sont ceux qui veulent être abattus par la police."

Cherif Chekatt a "visiblement" manqué de soutien. Le principal suspect de l'attentat de Strasbourg a été neutralisé dans son quartier, où il avait été localisé pour la dernière fois, après la fusillade mardi soir : "Quand on est dans un quartier qu’on connaît, qu’on s’y retranche et qu’on sait que ce quartier est quadrillé par les forces de police, sortir dans la rue, c’est soit tenter la dernière chance et passer au travers des mailles du filet, soit aller à la confrontation."

Laurent Combalbert estime par ailleurs que Cherif Chekatt a "visiblement" manqué de soutien. "La traque s’arrête quand même dans son quartier, il est blessé, il a le réflexe d’aller uniquement dans l’endroit qu’il connaît. S’il avait été organisé, peut-être qu’il aurait été exfiltré par des complices", explique-t-il. Par ailleurs, "la police a très rapidement coupé tous les liens qu’il pouvait avoir avec sa famille" par "des interpellations ou des perquisitions".

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"Tous les policiers sont capables de riposter." Ce sont des officiers de la BST (brigade spécialisée de terrain) qui ont neutralisé l'individu. Pour Laurent Combalbert, "c'est très bien". "Les policiers de terrain sont aujourd'hui formés à riposter dans ce type d'attaque, à protéger les citoyens. C'est bien que ce soit des policiers de la BST qui aient agi parce que ça montre que tous les policiers sont capables de riposter dans ce type de situation. C'est très sécurisant."