Pour passer l'hiver, l'Eglise a besoin de 20% de dons supplémentaires. 1:48
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Louise Sallé , modifié à
La campagne nationale du denier est lancée ce jeudi 15 décembre, pour inviter les catholiques qui ne l’ont pas encore fait, à donner à l’Église de France pour l’année 2022. Exceptionnellement, cette année, un objectif est fixé : payer la hausse des tarifs de l’énergie. Les diocèses misent sur une hausse de 20% des dons, sans quoi, ils n’arriveront pas à payer les factures. 

Températures négatives, premières neiges : pas de doute, il fait froid en France, et notamment dans les églises ! Les coûts de chauffage ont explosé pour ces bâtiments peu isolés, au point que la trésorerie de l’Église de France commence à accuser le coup.

Afin d’être suffisamment armés pour affronter le reste de l’hiver 2023, les diocèses misent sur leur campagne annuelle du "denier" - le don des fidèles. Les catholiques ont donc jusqu’au 31 décembre,  23h59, pour verser une somme défiscalisée à l’Église de France, sur le site "denier.catholique.fr". La campagne nationale est officiellement lancée ce jeudi.

Une collecte qui doit augmenter de 20% pour que les comptes soient dans les clous

Tous les moyens sont bons pour attirer les dons, comme l’atteste une vidéo mise en ligne par le diocèse d’Angers qui explique, de façon pédagogique et en musique, à quoi sert le denier de l’Église. Car avec la crise, les comptes des paroisses pourraient virer au rouge, si la collecte du denier n’augmente pas de 20% cette année. C’est en tout cas l’objectif fixé, explique Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques.

"Notre facture énergétique va augmenter de 15% sur deux ans", justifie-t-il. "C'est plus de 100 millions d’euros de surplus à comptabiliser dans notre trésorerie, qu'il va nous falloir trouver", poursuit Ambroise Laurent. "C'est pour ça que nous lançons un appel, pour faire en sorte que les fidèles, qui donnent au denier, donnent 20% de plus cette année". Des mesures pour mutualiser la consommation, entre paroisses et écoles catholiques par exemple, ont également été prises.

Des baisses de chauffage prévues dans les locaux

"Il y a des plans de sobriété ponctuels, et des travaux de rénovation énergétique", ajoute Ambroise Laurent. "En général, les églises sont déjà un peu froides, donc cette année on va effectivement faire en sorte qu'on ne chauffe pas des locaux paroissiaux qui ne sont pas occupés en continu", détaille-t-il. "On va avoir aussi des réflexions sur la centralisation d'un certain nombre de réunions, et la cession de biens qui sont trop gourmands en chauffage." À cause de l’inflation, le salaire des prêtres va aussi être revu à la hausse. Mais de près de 2% uniquement.