Coronavirus - Paris - Fête de la musique - 21 juin 2020 1:05
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Céline Brégand
Alors que le Conseil scientifique a jugé, dans une note rendue publique dimanche, qu'une intensification de la circulation du Covid-19 à l'automne en France était "extrêmement probable", l'épidémiologiste Arnaud Fontanet explique sur Europe 1 mardi pourquoi le virus circulera moins en France cet été.
INTERVIEW

Dans une note transmise au gouvernement dimanche, les membres du Conseil scientifique prévienne qu'une "intensification de la circulation du SARS-CoV-2 dans l’hémisphère nord à une échéance plus ou moins lointaine (quelques mois, et notamment à l’approche de l’hiver) est extrêmement probable". Mais le coronavirus circulera moins dans l'Hexagone cet été selon le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, invité d'Europe 1 mardi. 

"Le virus n'aime pas la chaleur"

"On peut tout à fait s'attendre à ce que, pendant cet été, le virus soit dans l'hémisphère sud" et que comme les autres virus respiratoires, il attende "l'automne pour revenir dans l'hémisphère nord", estime le directeur de l'unité de recherche d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur.

Et ce, en premier lieu, parce que "le virus n'aime pas la chaleur" appuie l'épidémiologiste. Or Météo France annonce un pic de chaleur pour la semaine du 22 juin avec des températures supérieures à 30°C dans l'hexagone. Météo France souligne aussi que 2020 s'inscrit dans la même tendance que 2019, troisième année la plus chaude en France métropolitaine après 2018 et 2014.

Une transmission moins facile en extérieur

D'autre part "quand les gens sont dehors, la transmission se fait beaucoup moins facilement", ajoute le professeur Arnaud Fontanet. Lundi, la Direction générale de la Santé a souligné que le virus "continue de circuler sur le territoire", avec cinq nouveaux foyers de cas de Covid-19 groupés, portant à 83 le nombre de "clusters" actuellement en cours d'investigation. "La plupart des clusters ont eu lieu dans des lieux confinés", fait remarquer l'épidémiologiste. Ce qui limite donc sa circulation au cours de l'été car les gens passeront davantage de temps en extérieur.

Mais le professeur Arnaud Fontanet reste tout de même prudent. "Quand un virus pandémique émerge pour la première fois en population humaine, le premier été, il est quand même susceptible de circuler, y compris dans l'hémisphère nord", prévient-il prenant l'exemple du virus H1N1 qui "avait traversé l'Angleterre pendant l'été 2009" car l'immunité collective était très faible au moment de la première vague. Ce qui est aussi le cas du Covid-19 en France puisque seulement "5 à 10% de la population française a été infectée", note l'épidémiologiste.