«C'est une aberration» : à Grigny, Coca-Cola prié de cesser le pompage d'eau dans une nappe phréatique

L'usine Coca-Cola de Grigny puise de l'eau dans une nappe phréatique de la ville.
L'usine Coca-Cola de Grigny puise de l'eau dans une nappe phréatique de la ville. © ERIC PIERMONT / AFP
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Simon Bourtembourg, édité par Romain Rouillard / crédits photo : ERIC PIERMONT / AFP
À Grigny dans l'Essonne, Coca-Cola collecte près d'un million de mètres cubes d'eau chaque année dans une nappe phréatique afin de produire ses boissons. Certains dénoncent une privation d'eau néfaste pour le climat et la municipalité invite donc la firme américaine à mettre fin à ces pompages.

Une partie des bouteilles de Coca-Cola, vendues en grande surface, voit donc le jour à Grigny. Cette commune de l'Essonne, située au sud de Paris, offre une solution pratique et économique à la firme américaine qui utilise une nappe phréatique de la ville pour pomper de l'eau. Depuis 30 ans, près d'un million de mètres cubes d'eau, nécessaire à la production de la célèbre boisson, sont ainsi collectés chaque année. Une situation qui, du point de vue de certains, s'apparente à une privation d'eau néfaste pour le climat. L'industriel a donc été invité par la municipalité à mettre un terme à ses activités à Grigny. 

La multinationale américaine opère depuis une usine de laquelle il est impossible de s'approcher. Protégées par des hautes grilles, les recettes du groupe Coca-Cola sont précieusement gardées secrètes, mais servent toutefois à produire 600 millions de litres de sodas chaque année à Grigny. Pour y parvenir, le groupe doit puiser de l'eau à environ 100 mètres sous terre. 

Coca-Cola dit respecter des règles strictes

"Dans chacun des camions Coca-Cola qui sort de cette usine et dans les bouteilles, il y a de l'eau de la nappe de l'Yprésien", confirme Pascal Grandjeat, membre de l'association Eau publique Orge-Essonne. "C'est une aberration aujourd'hui vu la raréfaction (de l'eau) qu'il puisse encore y avoir une captation privée de cette ressource", dénonce-t-il. 

De son côté, Coca-Cola assure que ces forages sont réalisés dans le respect de règles strictes. D'autant qu'en France, lorsque quelqu'un est propriétaire d'un terrain, cette personne peut bénéficier des ressources qui s'y trouvent en sous-sol. Mais pour Philippe Rio, maire de Grigny, cette disposition doit changer. "La Ville a demandé à Coca-Cola de ne plus utiliser l'eau de la nappe phréatique et de pouvoir utiliser l'eau de ville que nous distribuons à travers la régie publique de Grand Paris Sud. Un accord de principe en ce sens a été conclu avec la firme américaine.