Malgré les pluies de ces derniers mois, les nappes phréatiques et les certains cours d'eau, restent à des niveaux bas. (Illustration) 1:29
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Louise Sallé , modifié à
Sècheresse, restrictions d'eau, rivières à sec... L'été 2022 aura été marquant pour les Français. Face à la prise de conscience des impacts du réchauffement climatique le gouvernement présentera son plan le 26 janvier pour réduire le gaspillage de l'eau. Un objectif important alors que certains techniciens qu'Europe 1 a pu suivre, constatent que les nappes phréatiques affichent des niveaux très bas pour la saison.

Malgré les précipitations tombées ces dernières semaines, le niveau des nappes phréatiques est anormalement bas. Après un été 2022 de tous les records en matière de sécheresse et de chaleur, les réserves d’eaux souterraines ne se remplissent pas aussi vite que prévu. Le gouvernement doit annoncer le 26 janvier un plan sécheresse, pour repenser les usages de l’eau et en économiser davantage. Parmi les pistes étudiées : le recyclage des eaux usées et une lutte accrue contre les fuites. Mais cela sera-t-il suffisant ? Europe 1 a suivi un technicien du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui mesure pour l’État le niveau des nappes dans le Loiret, et observe encore les dégâts de l'été dernier.

30 mètres de profondeur pour atteindre la nappe phréatique 

Après avoir ouvert la petite trappe d’un forage, caché au milieu de la plaine de Beauce, le technicien Yann Lefèvre sort de sa camionnette un long mètre enroulé. "C’est un ruban gradué avec deux électrodes au bout", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On va mesurer le niveau d'eau en profondeur avec un signal sonore", poursuit le technicien régional du BRGM. Le signal retentit au bout de quelques minutes : "Donc là, on est à 30,79 mètres ", lit Yann Lefèvre en regardant les graduations de son mètre. 

Il compare ensuite cette mesure manuelle avec celle, automatique, d’une sonde posée en permanence juste à côté, qui détermine en temps réel le niveau de la nappe. Et rentre enfin ses données dans l’ordinateur.

Des niveaux "inquiétants"

L’index pointé sur un graphique qui recense les mesures relevées ces dernières années dans la région, Yann Lefèvre commente. "Quand on regarde l'historique des mesures ces dernières années, on constate qu'on est relativement bas", admet-il. "Car on a des nappes qui se rechargent depuis les vacances de Noël, alors que normalement la recharge commence plutôt vers octobre novembre", complète le technicien. 

"Les niveaux sont inquiétants, mais ça reste gérable pour le moment", résume-t-il. La région est pourtant connue pour son sol calcaire perméable… Mais depuis quelques années le réchauffement climatique n’épargne aucun territoire. Pour le technicien, il faut repenser notre usage de l’eau dès aujourd’hui, tant que la situation reste gérable.