«C'est un peu le coupe-gorge» : à Paris, des riverains excédés par l'insécurité grandissante de leur quartier
Si la délinquance est en baisse à Paris, selon les derniers chiffres de la préfecture, avec notamment des atteintes aux biens en diminution de 10 %, ce n'est pas le ressenti des habitants du nord de la capitale confrontés aux dealers squatteurs de la Porte de la Chapelle à la Porte d'Aubervilliers.
Sur les trottoirs de la rue Marx Dormoy, à Paris, ils sont une vingtaine d'individus à errer au pied des immeubles, sous le regard inquiet de Nathalie, une riveraine. "C'est rentré dans le quotidien et nous, on est obligé de s'habituer à ce quotidien. Vous allez à Jules Joffrin, à la mairie, c'est bien plus propre et on se sent plus en sécurité. Je trouve que ce n'est pas normal. Nous faisons partie du même arrondissement. On devrait avoir le droit aux mêmes conditions de vie", raconte-t-elle.
"C'est très mal famé"
Un sentiment d'insécurité partagé par Pascal, toujours aux aguets à la tombée de la nuit. "À partir de 22 heures, c'est un peu le coupe-gorge. Il y a des bandes qui arrivent et qui essaient d'agresser. Des agressions sur des femmes, sur des personnes âgées... C'est très mal famé", déplore ce riverain.
Un peu plus loin, Robert refuse un énième paquet de cigarettes proposé par un vendeur à la sauvette. Pour le quinquagénaire, le quartier manque cruellement de présence policière.
"Il y a une police municipale que nous payons. Est-ce que leur job, c'est de s'occuper de la paix publique ? Mon fils a été agressé par une équipe qui lui a volé sa montre donc je me sens concerné", s'insurge ce Parisien. Et tous regrettent également de la saleté des rues encombrées par de nombreux déchets laissés par certains squatteurs.