Centre du don des corps de Paris-Descartes : un ancien préparateur mis en examen

Charnier Paris Descartes
Le charnier de Paris-Descartes a été révélé au grand public par le magazine "L'Express", en novembre 2019. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP
Dans un article de novembre 2019, L'Express révélait que l'Université Paris-Descartes abritait un centre de don des corps aux conditions indécentes de conservation des dépouilles. La première personne mise en cause dans ce dossier, un ancien préparateur, a été mise en examen pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre".

Un ancien préparateur en anatomie du Centre du don des corps de l'Université Paris-Descartes, au cœur d'un scandale sur les conditions indécentes de conservation de dépouilles, a été mis en examen pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre", a appris l'AFP mercredi de source judiciaire. D'après cette source, cet ancien préparateur a été placé en garde à vue et fait l'objet de perquisitions le 2 décembre dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en juillet pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre".

Dépouilles putréfiées

"Ces investigations ont notamment permis la découverte de divers ossements", a ajouté cette source, selon laquelle ce préparateur a été "placé sous contrôle judiciaire" à l'issue de sa mise en examen "avec notamment interdiction de se rendre dans l'établissement et d'entrer en contact avec les employés". C'est la première personne mise en cause dans ce dossier.

Locaux vétustes, dépouilles putréfiées et rongées par les souris, soupçon de marchandisation des corps... Dans un article publié le 27 novembre 2019, L'Express avait dénoncé les "conditions indécentes" de conservation de dépouilles de "milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science".

Ces révélations avaient conduit Frédérique Vidal à ordonner la fermeture du "temple de l'anatomie française", fondé en 1953 et qui accueillait chaque année plusieurs centaines de corps donnés volontairement à la science.

"Graves manquements éthiques"

Chargées d'une inspection administrative, dont les conclusions ont été publiées le 13 juin, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale de l'éducation du sport et de la recherche (Igésr) avaient estimé que l'Université Paris-Descartes était responsable de "graves manquements éthiques" dans la gestion du CDC, qui ont perduré pendant plusieurs années.

L'ancien président de l'Université Paris-Descartes entre 2011 et 2012, Frédéric Dardel, a été entendu le 12 novembre en garde à vue par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) et est ressorti libre.

La lanceuse d'alerte entendue

Principale lanceuse d'alerte, Dominique Hordé, ex-secrétaire générale du Centre, a elle été entendue début novembre comme témoin par le juge d'instruction Adrien Lallement. À ce jour, environ 170 plaignants se sont manifestés auprès de la justice, selon une source judiciaire.

L'Université de Paris, nouvelle entité issue de la fusion en janvier dernier de Paris-Descartes et Paris-Diderot, a demandé à se constituer partie civile dans ce dossier, au nom d'"un préjudice réputationnel", mais cela lui a été refusé.