"Pas de mots assez durs pour l'ignominie et la lâcheté des deux voyous qui ont agressé (...) un couple de policiers en dehors de leur service, sous les yeux de leur petite fille". Jeudi soir, Emmanuel Macron a exprimé son indignation sur Twitter immédiatement après la révélation d'une violente agression, survenue 24 heures plus tôt en Seine-et-Marne. "Ils seront retrouvés et punis", a promis le président de la République, rapidement rejoint par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Les investigations ont depuis progressé avec l'arrestation d'un suspect. Selon les premiers éléments de l'enquête, victimes et agresseurs ne se croisaient pas pour la première fois au moment des faits.
Que s'est-il passé ?
Mercredi soir, vers 21 heures, les victimes, une brigadière en poste à Aulnay-sous-Bois et son compagnon, également policier en Seine-Saint-Denis, sortent de chez des amis. Le couple a gardé la fillette des fonctionnaires, âgée de trois ans, pendant leurs vacances. Les parents viennent de rentrer et sont restés dîner dans le pavillon, situé à Othis. Le repas terminé, ils installent leur enfant dans leur voiture lorsque deux hommes à bord d'un véhicules les interpellent, commençant par injurier la jeune femme. Puis les agresseurs descendent et lui assènent un coup de poing au visage. Son compagnon, qui s'interpose, reçoit également plusieurs coups de pied. Elle recevra quatre jours d'Interruption totale de travail (ITT), lui quinze.
Que sait-on des agresseurs ?
Il s'agit de deux hommes, reconnus par la policière. L'un, notamment connu pour des faits de détention de stupéfiants, avait été contrôlé par la brigadière quelques semaines plus tôt. Les suspects sont des frères, âgés de 25 et 27 ans. Le premier a été interpellé en Seine-et-Marne, tôt vendredi matin. Le second est toujours activement recherché par les enquêteurs.
Quel était leur mobile ?
Le Parisien avance l'hypothèse d'une vengeance : mi-mai, la policière était présente au moment d'une intervention à Aulnay-sous-Bois, au cours de laquelle un chien d'attaque avait assailli sa patrouille. Deux fonctionnaires avaient été blessés, dont la jeune femme, touchée au poignet en tombant. L'animal avait été abattu et deux hommes interpellés. Selon le quotidien, l'un des agresseurs d'Othis faisait partie du groupe présent ce jour-là.
Les deux frères ont-ils croisé et reconnu la policière par hasard, ou l'ont-ils suivie en raison de sa profession ? L'enquête devra le déterminer. Selon les informations d'Europe 1, la fonctionnaire avait déjà alerté sa hiérarchie à propos de menaces dont elle faisait l'objet il y a quelques semaines.