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Aurélien Fleurot, édité par Romain Rouillard
À Fos-sur-Mer, un vaste projet de production d'un gaz issu d'énergies renouvelables est en cours. Une solution indispensable alors que des pénuries sont à craindre pour l'hiver prochain, conséquence de la guerre en Ukraine, et que la transition énergétique requiert une moindre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles.

C'est peut-être à Fos-sur-Mer que se joue une partie de la souveraineté énergétique française. Alors que des pénuries sont à craindre pour l'hiver prochain et que la transition énergétique nécessite d'être moins dépendant des énergies fossiles, différentes options se développent dans le pays. Parmi elles, la production d'un gaz "propre" issu d'énergies renouvelables et donc made in France. Voilà le projet que mène actuellement GRTgaz sur le site de Fos-sur-Mer, où un démonstrateur vient de franchir une étape importante : après l'hydrogène, c'est désormais du gaz de synthèse qui est produit.

 

Au cœur de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, Sylvain Lemelletier est le directeur du projet pour GRTgaz, donne quelques explications au micro d'Europe 1. "Nous sommes ici sur le site Jupiter 1000 qui est un démonstrateur de "Power to gaz", c'est-à-dire transformer de l'électricité renouvelable en gaz. La particularité sur ce site, c'est qu'on va le transformer tantôt en hydrogène, tantôt en e-méthane".

"Remplacer jusqu'à 20% du gaz consommé aujourd'hui, par des gaz renouvelables" 

Ce gaz de synthèse est donc issu à la fois du CO2, capté depuis les cheminées de l'usine de sidérurgie située juste à côté, et de l'hydrogène vert produit sur place. Une solution qui pourrait prendre de l'ampleur selon Anthony Mazzenga, directeur hydrogène de GRTgaz. "En 2030, on peut remplacer jusqu'à 20% du gaz consommé aujourd'hui par l'ensemble des gaz renouvelables, y compris l'hydrogène et le e-méthane. 20%, c'est plus que, historiquement, le gaz que l'on pouvait importer de Russie". 

L'enjeu est également financier puisque injecter du gaz plus propre coûterait jusqu'à trois fois moins cher que le remplacement pur et simple des 33.000 km de canalisations de GRTgaz.