Fos-sur-mer : Arcelor Mittal expose ses ouvriers à des taux de benzène 3.000 fois supérieurs à la norme

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Les salariés, lors de leur travail, sont aussi insuffisamment protégés, selon le rapport de l'Inspection du travail. © MICHEL GANGNE / AFP
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Selon un rapport de l'Inspection du travail, des ouvriers de la cokerie d'ArcelorMittal à Fos-sur-Mer sont exposés à des taux de benzène 3.000 fois supérieurs aux normes.

"Une situation dangereuse". Voilà le constat sans appel posé par l'Inspection du travail après une visite inopinée sur le site d'ArcelorMittal à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône. Selon le rapport que le site d'information Marsactu a pu se procurer, certains des salariés du site ont été exposés à des taux illégaux de benzène. 

Des fuites au niveau des portes. Lors d'un contrôle à la cokerie d'ArcelorMittal, l'Inspection du travail a ainsi relevé des taux de benzène 3.000 fois supérieurs aux normes autorisés. La raison ? Des fuites au niveau des portes car il n'y a pas de systèmes clos, ni de protection collective technique. Les salariés, lors de leur travail, sont aussi insuffisamment protégés. Lorsqu'ils déposent le charbon dans les fours, ils ne portent par exemple pas de masques. Le benzène est un hydrocarbure constituant du pétrole brut qui dégage une odeur douce et sucrée.

Déjà condamné l'an dernier. Le passif d'ArcelorMittal à Fos-sur-Mer est déjà lourd. En 2018, l'entreprise a été condamnée par l'Etat à payer une amende de 15.000 euros ainsi qu'une astreinte de 1.500 euros par jour à cause de normes environnementales non respectées. Et il y a un an, le site avait été mis en demeure pour ne pas avoir respecté les limites de rejet de benzène. 

Un "vaste programme d'investissements" pour améliorer le site. ArcelorMittal, de son côté, se défend : l'entreprise dit avoir mis en place depuis 2012 "un suivi médial renforcé" des salariés de la cokerie. Par ailleurs, des équipements de protection (notamment des masques ventilés) sont mis à disponibilité des travailleurs et doivent être obligatoirement portés. De plus, toujours depuis 2012, "un vaste programme d’investissements de plus de 150 millions d’euros", qui s’étend jusqu'à la fin de l'année 2019, est appliqué afin de réduire les émissions à la source notamment en améliorant l'étanchéité des machines conduites par les ouvriers. ArcelorMittal explique, que grâce à cette politique, les installations de la cokerie respectent davantage qu'avant les normes en vigueur : c'est le cas désormais de 108 fours sur les 126 que comptent le site.