Canicule : "45 degrés, zéro engagement" du gouvernement, dénonce Greenpeace

"L'origine du dérèglement climatique s'explique aussi par ce qu'il se passe ici, à Sète, avec ce cargo chargé de soja, sans que notre gouvernement ne dise un mot", explique Greenpeace. (Photo d'illustration)
"L'origine du dérèglement climatique s'explique aussi par ce qu'il se passe ici, à Sète, avec ce cargo chargé de soja, sans que notre gouvernement ne dise un mot", explique Greenpeace. (Photo d'illustration) © ODD ANDERSEN / AFP
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avec AFP
Alors que le record de chaleur a été battu en France, Greenpeace France dénonce l'absence d'engagement du gouvernement en continuant de bloquer un cargo de soja dans le port de Sète. 

"45 degrés, zéro engagement" : au lendemain d'une journée de canicule exceptionnelle qui a vu des records absolus de température, Greenpeace France annonce continuer samedi à bloquer un cargo de soja à Sète, dans l'Hérault, pour dénoncer l'absence d'engagement du gouvernement sur les causes du réchauffement climatique.

"Quand parlera-t-on enfin des causes et pas uniquement des conséquences de cette canicule ?"

Des activistes de Greenpeace bloquent depuis vendredi les grues de déchargement du quai d'un cargo transportant du soja et ont déployé une banderole de 15 mètres sur laquelle on peut lire "Elevage industriel = déforestation".
Ils ont peint sur la coque du navire le message "45 degrés, zéro engagement". "Quand parlera-t-on enfin des causes et pas uniquement des conséquences de cette canicule ?", interroge Cécile Leuba, chargée de campagne Forêt chez Greenpeace France. "L'origine du dérèglement climatique s'explique aussi par ce qu'il se passe ici, à Sète, avec ce cargo chargé de soja, sans que notre gouvernement ne dise un mot".

Derrière ce soja, explique-t-elle, "se cachent de la déforestation et des émissions massives de gaz à effet de serre qui réchauffe notre planète !". Le cargo bloqué contient 50.000 tonnes de soja, en provenance du port de Salvador au Brésil. 89% du soja exporté par ce port provient du Cerrado, une des zones les plus détruites par la déforestation au Brésil et ces cargaisons servent principalement à nourrir des animaux d'élevage industriels, souligne l'organisation.
"Au même moment au G20, Emmanuel Macron se revendique porte-étendard de l'ambition climatique, déclarant ne pas vouloir signer de communiqué final s'il ne mentionne pas l'accord de Paris", dénonce l'association de défense de l'environnement.

"L'accord de Paris, il ne suffit pas de le mentionner, il faut surtout l'appliquer", souligne Cécile Leuba. "Ce sera impossible pour la France sans mettre un terme à cette déforestation importée, comme on le voit dans ce cargo, et sans réduire sa production de viande, d’œufs et de produits laitiers et opérer la transition vers un élevage écologique". La déforestation et l'élevage représentent 12 et 14,5% des émissions de GES mondiales. "Autre manque de courage politique du gouvernement", selon l'association" : l'accord de libre-échange avec le Mercosur qui vient d'être conclu par l'Union européenne et "détériorera encore plus les droits humains au Brésil et l'environnement".