Cadavres d'animaux découpés et enterrés, vidange des eaux usées... Les pratiques douteuses du zoo d'Amnéville

Un ours polaire dans un zoo de Berlin. (Photo d'illustration)
Un ours polaire dans un zoo de Berlin. (Photo d'illustration) © GREGOR FISCHER / DPA / AFP
  • Copié
Laure Dautriche, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Des salariés du Zoo d'Amnéville dénoncent les pratiques de leur employeur. D'après eux, le parc animalier aurait tenté de se débarrasser du cadavre d'un ours polaire à la déchetterie, avant de décider de le découper et de l'enterrer dans la forêt toute proche. Et ce ne serait pas le seul cas. 

Ce sont des pratiques douteuses qui pourraient ternir l'image de l'un des parcs animaliers les plus importants de l'est de la France. Le Zoo d'Amnéville, en Moselle, est mis en cause par plusieurs salariés pour avoir essayé, il y a quelques jours, de faire disparaître, dans une déchetterie, le cadavre d'un ours polaire décédé pendant la canicule de 2018. 

Un éléphant découpé et enterré

Mais cette information, confirmée par la direction de la déchetterie à France Bleu Lorraine, en cache une autre : pour éviter de payer l'équarrissage, un service mortuaire trop cher pour un zoo endetté à hauteur de 50 millions d'euros, Olaf, l'ours polaire, a été "tronçonné", confie une salariée. Et ce n'est pas le seul animal à avoir eu une triste fin, d'après les salariés. Un lion, un boa, et même un éléphant auraient été découpés et enterrés discrètement dans la forêt voisine du zoo pour faire des économies.

Par ailleurs, "certains animaux ont été tués par erreur", selon un employé. Ainsi, un crocodile aurait fait les frais d'une mauvaise température de l'eau, et un gorille serait décédé des suites d'une erreur d'anesthésie. Il y a, aussi, des accusations de vidanges sauvages des eaux usées de la fosse des hippopotames. 

Une liste noire des salariés "à problèmes"

Et les pratiques douteuses du zoo d'Amnéville ne s'arrêtent pas aux animaux. D'après les employés, le zoo tient une liste noire qui cible plusieurs d'entre eux. "Pour certains, c'est inscrit qu'il y a un problème aux prud'hommes, pour un autre que c'est un élément perturbateur. Beaucoup de personnes sont fichées sur ce document comme sympathisants ou militants de la cause animale", détaille l'un des avocats des salariés, maître Florent Kahn.

De son côté, la direction du zoo assure que cette liste noire de salariés n'existe pas et ne souhaite pas communiquer davantage sur le sujet. Elle promet aussi une réponse judiciaire, qui va s'opposer aux 120 procédures aux prud'hommes initiées par les salariés du zoo. Quelques jours après la publication de notre article, la direction générale du zoo nous a transmis un communiqué de son vétérinaire qui explique que "l'ours a été transporté dans son entièreté". Il rappelle également que le zoo est soumis à des contrôles sanitaires réguliers et que le dernier agrément date de fin 2018.