Bagarre Booba-Kaaris à Orly : ce que dit le procès-verbal de la police aux frontières

© AFP / Montage Europe 1
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Salomé Legrand, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Booba et Kaaris comparaissent jeudi devant la justice après la bagarre qui les avait opposés début août à Orly. D'après le procés-verbal de la police aux frontières, consulté par Europe 1, c'est Booba qui avait ouvert les hostilités.

Booba et Kaaris se retrouvent face à face. Les deux rappeurs ennemis, ainsi que leurs proches, comparaissent jeudi devant la justice pour s'expliquer sur leur bagarre début août à l'aéroport d'Orly. Les images avaient tourné en boucle sur les réseaux sociaux. L'affrontement avait fait plusieurs blessés légers, provoqué des retards sur des vols et causé plus de 50.000 euros de dégâts matériels dans un magasin duty-free. 

Pourra-t-on suivre le procès Booba vs. Kaaris sur Twitter ?

Selon la police aux frontières, Booba a commencé. Les enquêteurs de la police aux frontières ont décortiqué les images de vidéo-surveillance de l'aéroport pour déterminer les responsabilités de chacun. Seconde après seconde, les policiers de la PAF ont découpé la scène pour arriver à cette conclusion : c'est Booba qui a commencé. A plusieurs reprises, dans le document qu'Europe 1 a pu consulter, les enquêteurs décrivent Kaaris comme tentant d'échapper au "Duc de Boulogne". A 14h56m12s, les enquêteurs notent que "Booba lâche son sac et avance tout droit, d'un pas déterminé. Kaaris recule pour conserver une distance importante".

Huit secondes plus tard, "constatons l'accélération de Booba et de son garde du corps qui se ruent sur Kaaris", poursuit le PV. "Un premier coup est porté, un chassé du pied. Kaaris se réfugie dans le Duty-free où la bagarre généralisée éclate." Au total, les policiers ont réalisé neuf captures d'écran. Neuf clichés pour décomposer les tout premiers instants de la rixe. L'avocat de Booba dénonce un rapport subjectif et orienté. Il prépare son propre album photo à partir des vidéos publiées sur les réseaux sociaux et souligne que trois des blessés aux plaies les plus importantes figurent parmi les proches de Booba.

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"Kaaris n'a pas choisi d'être dans cette situation." Maître David Olivier Kaminski, l'avocat de Kaaris, assure pour sa part que son client est serein. "Kaaris n'a pas choisi d'être dans cette situation. C'est une situation qui lui a été imposée. On sait dans le dossier qu'il n'a pas été le déclencheur de cette agression. Il y a une volonté d'en découdre du côté de Booba. Booba l'a cherché et Kaaris s'est défendu et Booba a trouvé Kaaris. Ça a été une obligation de se défendre. Tout homme qui se fait agresser est légitime à se défendre, c'est prévu par la loi. Ce serait dommage que le tribunal, pour X raisons, qui ne serait pas une bonne lecture du dossier, puisse avoir une autre vision de la situation", confie-t-il à Europe 1.

Si chacun rejette l'initiative de la bagarre sur l'autre, les avocats des deux rappeurs s'accordent sur un point, un seul, les faits sont bien plus minimes que ce que laisse penser l'ampleur prise par l'affaire. "Ce n'est qu'une bagarre. Même si les images peuvent, pour certains, avoir été spectaculaires, ce n'est qu'une bagarre aux conséquences judiciaires faibles puisque nous sommes en-dessous du seuil légal de huit jours d'interruption temporaire de travail. Ce sont donc des petites blessures", explique Maître Kaminski.

L'affaire amplifiée par les réseaux sociaux. D'après lui, "les réseaux sociaux" sont "un miroir grossissant d'un dossier judiciaire qui est un dossier très commun et, au fond, banal" : "Il faut savoir que si deux individus s'étaient battus de cette manière, avec moins de huit jours d'ITT, ça irait devant un tribunal de police."