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Louise Sallé / Crédit photo : ERIC FEFERBERG / AFP , modifié à
Faute d'accord, de conjugaison, de grammaire, de syntaxe... Certaines copies du bac sont inintelligibles. Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, s'est donc dit favorable à une prise en compte des fautes de français dans la notation des copies dans les années à venir. 

Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, s'est dit favorable dimanche à une prise en compte des fautes de français dans la notation des copies du bac dans les années à venir, promettant un "vaste chantier" dans ce domaine. Mais, il faut d'abord revenir aux fondamentaux, maîtriser l'écriture. 

Le nombre d'heures de français au collège en baisse

Tout cela se travaille dès le plus jeune âge, car les règles d'orthographe n'ont plus le temps d'être correctement revues dans le secondaire. Il y a de nombreux textes à étudier, mais ce serait aussi en raison du nombre d'heures de français, moins nombreuses qu'auparavant, d'après le syndicat enseignant SNES-FSU.

"Il y a un vrai sujet sur l'orthographe dans les copies d'examen, mais il faut se donner les moyens de traiter cette question-là avant. En sixième et en troisième, les élèves ont moins d'heures de français depuis la réforme du collège. Or, c'est là, au collège ou au lycée, qu'on pourrait travailler l'orthographe et qu'on ne le peut pas", explique Sophie Vénétitay est secrétaire générale.

"Les consignes ont été de ne pas pénaliser l'orthographe ni la syntaxe dans les copies"

Contrairement aux autres matières, le bac de français en première a l'habitude d'avoir un barème qui prend en compte la maîtrise de la langue. Mais Sara Fernandez, qui enseigne dans un lycée privé de Seine-Saint-Denis, regrette l'indulgence parfois demandée aux correcteurs. "Cette année, les consignes ont été de ne pas pénaliser l'orthographe ni la syntaxe dans les copies, sauf si la copie n'était plus intelligible. Mais il n'y a plus cette année de barème officiel. Face aux copies que nous avons, qui sont tout de même de plus en plus fragiles d'un point de vue linguistique, je pense que c'est fondamental d'évaluer cette compétence", assure-t-elle.

D'autres professeurs déplorent le manque de lecture des élèves, qui n'est pas rigoureusement évalué ou qui n'est pas vu comme un plaisir. Un élève peut ainsi traverser une scolarité sans jamais lire un roman.