Le confinement a eu pour effet de faire baisser (au moins temporairement) la délinquance. 1:28
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Alain Acco édité par Séverine Mermilliod
Effet collatéral du confinement, les chiffres de la délinquance publiés lundi par le ministère de l'Intérieur sont en forte baisse dans toute la France, tout comme à Paris selon la Préfecture de Police.

Le confinement fait chuter les statistiques de la délinquance. Les chiffres publiés lundi par le ministère de l’Intérieur montrent qu’entre mars et février, hormis les homicides qui restent stables (70 dans toute la France), tout est en forte baisse : agressions physiques, vols, cambriolages… - 45% en moyenne d’un mois sur l’autre ! Et la rupture est encore plus spectaculaire si on compare les deux moitiés du mois de mars, avant et après le début du confinement, comme à Paris.

 

"La plupart des délinquants craignent une contamination"

Une note de la Préfecture de Police sur les premiers effets du confinement à Paris et dans les trois départements de la petite couronne montre ainsi des chiffres impressionnants tant ils sont bas : à partir du 17 mars, premier jour du confinement, on a enregistré trois fois moins de violences volontaires, cinq fois moins de vols et de cambriolages, un seul braquage à main armée et une seule séquestration en 12 jours pour toute l’agglomération parisienne, par rapport à la période du 3 au 15 mars. C’est évidemment du jamais vu.

Pour les auteurs de cette note, "le confinement de la population a eu pour effet de pacifier l’espace public". "La plupart des délinquants craignent une contamination ou la perspective d’un contrôle, ils évitent les déplacements".

 

Certains chiffres à interpréter avec prudence

C’est particulièrement vrai pour les trafiquants de drogue (-78% de faits de trafic et revente de stupéfiants) et pour les équipes de voleurs internationaux qui écument d’ordinaire les beaux quartiers (-88% d'atteintes aux biens qui englobent les vols avec et sans violence et les dégradations). Cibles privilégiées, maintenant que les gens sont confinés chez eux en journée : les entrepôts et les commerces.

La prostitution, elle, est "quasi à l’arrêt". Beaucoup de prostituées chinoises ont d’ailleurs préféré rentrer dans leur pays, jugé plus sûr que la France.

Conséquence, au moins en partie, de la fermeture des bars et boites de nuit, les statistiques de violences sexuelles ont chuté de 83%, mais c’est un chiffre à interpréter avec prudence tout comme celui des violences faites aux femmes, qui a aussi baissé de 46%, car dans le même temps, le nombre d’interventions police-secours pour des différends familiaux, disputes conjugales, a augmenté de 36%. Pas évident de porter plainte quand on est confiné en famille...

La Préfecture de Police de Paris redoute par ailleurs une charge de travail accrue en sortie de confinement et une hausse, à court terme, des attaques cybercriminelles sur les particuliers et les entreprises.