Depuis le premier confinement, le nombre d'étudiants sollicitant l'aide du Secours populaire a grimpé en flèche. Ici en mai 2020 à Saint-Denis. 1:20
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Maximilien Carlier, édité par Europe 1
Depuis le premier confinement, les distributions de denrées alimentaires aux étudiants rencontrent une demande croissante, symptôme visible d'une précarité matérielle qui monte en flèche avec la crise sanitaire. Sur le campus de l'université de Lille 1, à Villeneuve-d'Ascq, les étudiants s'y présentent chaque fois plus nombreux. 
REPORTAGE

Sur les tables, il y a des paquets de pâtes, des boîtes de conserves et des produits hygiéniques. Dès l'ouverture, une longue file d'étudiants se forme sur le campus de l'université de Lille 1, à Villeneuve-d'Ascq. Deux petites heures plus tard, les stocks sont épuisés. "On n'a jamais eu autant de monde, ni pendant le premier ni pendant le deuxième confinement. 200 personnes en deux heures, c'est du jamais vu", raconte Xavier, bénévole du Secours populaire. Partout en France, les distributions de denrées alimentaires aux étudiants rencontrent une demande croissante, symptôme visible d'une précarité matérielle qui monte en flèche avec la crise sanitaire

Lamia, jeune étudiante, est en train de remplir son sac cabas. "On ne peut pas acheter tout ça. C'est grâce à des associations qu'on peut tenir le mois." En plus des courses, certains ont aussi du mal à payer leur loyer. "Avec le confinement, j'ai des difficultés pour trouver un travail", explique Paméla, originaire du Brésil. Sans bars et restaurants, difficile pour les étudiants de trouver un petit boulot. 

Détresse financière mais aussi psychologique

Cette nouvelle précarité frappe à la fois les étudiants étrangers et français. "D'habitude on n'a peu d'étudiants français mais cette année on en a plein. Honnêtement, ça me fait de la peine quand je vois des étudiants qui viennent nous dire 'j'ai pas les moyens de m'acheter à manger' ou 'je fais une dépression, je ne sais pas comment gérer ça'. Ca me touche vraiment", regrette une bénévole. 

Car l'isolement dû aux confinements et aux cours en ligne provoque, en plus des difficultés matérielles, une détresse psychologique croissante chez ces jeunes, pour la plupart en première année. Ils attendent avec impatience le retour des cours en présentiel, annoncé pour le 4 janvier. Ce retour devrait toutefois se faire progressivement et ne concernera pas tous les élèves en même temps.