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Europe1.fr avec AFP , modifié à
La parquet national antiterroriste a requis un procès aux assises contre 20 personnes, dont Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos. 

Après quatre ans d'enquête tentaculaire, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé vendredi avoir requis un procès aux assises contre 20 personnes pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Paris et Saint-Denis.

Décision finale des juges d'instruction

Parmi les personnes pour lesquelles le parquet demande un procès figure le Franco-belge Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre et six personnes visées par un mandat d'arrêt d'international, dont Oussama Atar et les frères Clain, présumés morts. La décision finale sur les contours de ce procès hors norme, qui devrait se tenir en 2021 à Paris, revient désormais aux cinq juges d'instruction antiterroristes qui ont enquêté sur ces attaques, les plus meurtrières de la vague d'attentats djihadistes en France.

Le réquisitoire détaille bien "qu'il n'y a pas un seul homme, Abdeslam, mais au moins une quinzaine de personnes qui ont méticuleusement préparé les attentats", a réagi auprès de l'AFP Me Jean Reinhart, avocat de dizaines de victimes et de l'association 13onze15 Fraternité-Vérité. "Le silence opposé par certains mis en examen n'a pas empêché l'apparition de la vérité", a-t-il ajouté. Le document, qui résume sur 562 pages quatre ans d'enquête d'une ampleur inédite, a été signé le 21 novembre. Il a été envoyé à plus de 1.740 parties civiles, précise le parquet antiterroriste dans un communiqué.

"Meurtres, tentatives de meurtre et séquestration en bande organisée"

Premier à être cité par le Pnat: le Belge Oussama Atar, soupçonné d'avoir planifié les attentats depuis la Syrie, pourrait être jugé en son absence pour "direction d'une organisation terroriste" et "complicité de meurtres en bande organisée". Ce vétéran du djihad, identifié sous le nom de guerre d'"Abou Ahmed" et considéré comme un émir du groupe Etat islamique, n'a jamais été interpellé. Il est considéré comme mort par des services de renseignements.

Salah Abdeslam, détenu en France depuis plus de trois ans et demi, pourrait quant à lui être jugé pour "meurtres, tentatives de meurtres et séquestration en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste". Détenu à l'isolement, il est à de rares exceptions près resté muré dans le silence face aux juges d'instructions qui l'ont convoqué une dizaine de fois. Le ministère public a également requis le renvoi, pour complicité des ces crimes, de plusieurs membres présumés de la cellule djihadiste franco-belge également à l'origine des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles: Sofien Ayari, Osama Krayem, Mohamed Abrini, Mohamed Bakkali.