Ce que l'on sait de l'attentat de Manchester

L'enquête a progressé mardi à Manchester, au lendemain de la pire attaque commise sur le sol britannique depuis 2005.
L'enquête a progressé mardi à Manchester, au lendemain de la pire attaque commise sur le sol britannique depuis 2005. © AFP
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M.L avec Agences , modifié à
Le très jeune public du concert d'une chanteuse pop a été pris pour cible par un kamikaze, lundi soir au Royaume-Uni. Le dernier bilan fait état de 22 morts et une soixantaine de blessés.

Un an et demi après le Bataclan à Paris, une nouvelle salle de concert européenne a été frappée par le terrorisme, lundi soir au Royaume-Uni. À la sortie de la Manchester Arena, 22 personnes sont mortes dans une explosion visant à "faire un maximum de victimes", selon les termes de la Premier ministre britannique, Theresa May. Moins de vingt-quatre heures après les faits, la police pense avoir identifié l'auteur de l'attaque, mort en kamikaze. L'enquête doit désormais s'attacher à établir d'éventuelles complicités, ainsi que des liens avec le groupe État islamique, qui a revendiqué l'attentat le plus meurtrier depuis 2005 sur le sol britannique.

  • Que s'est-il passé lundi soir ?

Vers 22h30 heure anglaise, la chanteuse pop Ariana Grande venait de terminer son concert devant plus de 21.000 personnes lorsqu'un homme a déclenché une puissante charge explosive au niveau de l'une des sorties de la salle. L'attaque a provoqué des scènes de panique à l'intérieur mais aussi aux abords de l'Arena, où des parents attendaient leurs enfants. "Les gens ont commencé à courir, crier, pleurer. Tout le monde essayait d'accéder à une porte de sortie", a témoigné une adolescente au micro d'Europe 1.

  • Que sait-on de l'assaillant ?

L'auteur de l'attentat-suicide a été identifié par la police sous le nom de Salman A. Désormais, les enquêteurs cherchent notamment à savoir si le kamikaze de 22 ans a agi seul, ou s'il a reçu l'appui d'un réseau. Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué l'attaque dans un communiqué, sans que l'on sache si l'action de l'assaillant a été téléguidée.

Selon la presse, Salman A. est un Britannique d'origine libyenne né à Manchester en 1994. Le Daily Telegraph indique qu'il est le troisième d'une famille de quatre enfants. Les enquêteurs ont également perquisitionné le domicile du frère du suspect, au sud de Manchester, selon le Guardian. Les deux frères fréquentaient la mosquée locale de Didsbury, affirme encore le quotidien britannique. La police a par ailleurs arrêté un homme de 23 ans "dans le sud de Manchester". Les autorités ont indiqué qu'il était soupçonné d'être lié à l'attentat, sans plus de précision.

  • Qui sont les victimes ?

De nombreux enfants et adolescents assistaient au concert. Sur les 22 victimes, une fillette de huit ans et une jeune fille de 18 ans ont déjà été identifiées. Mais le bilan est susceptible de s'aggraver : à la mi-journée, plusieurs blessés se trouvaient entre la vie et la mort, selon Theresa May. Comme après l'attentat du Bataclan, de nombreuses familles restaient sans nouvelle de leurs enfants et cherchaient à savoir s'ils faisaient partie des victimes, mardi. "Il y a un certain nombre d'individus qui ont des blessures très, très graves, qui nécessitent des soins intensifs et des gens qui vont rester hospitalisés longtemps", a indiqué Jon Rouse, directeur général des services sanitaires et sociaux de l'agglomération de Manchester.

  • Les mesures de sécurité étaient-elles suffisantes ?

L'attaque s'est produite dans une zone accueillant buvettes et boutiques, qui "relie la salle à la gare Victoria" de Manchester, selon les experts de l'institut Jane's, spécialisé dans les questions de sécurité. Le site internet de l'Arena souligne qu'il s'agit d'un lieu "hors de la salle, dans un lieu public". Mais des témoins cités par la chaîne américaine Fox News et le quotidien The Independent dénoncent des mesures de sécurité insuffisantes, alors que le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni est fixé à "grave" depuis août 2014. "On a juste eu notre billet scanné et on est entrés directement", affirme l'un d'entre eux. Mardi, il était encore difficile d'établir dans quelle mesure le kamikaze avait été contrôlé avant d'accéder au lieu où l'attentat-suicide a eu lieu.