Attaque au couteau à Trappes : "Vu comme il était depuis un moment, ça se sentait qu'il allait y avoir quelque chose"

Les habitants de Trappes qui connaissaient l'assaillant ne croient pas à la piste terroriste
Les habitants de Trappes qui connaissaient l'assaillant ne croient pas à la piste terroriste © Thomas SAMSON / AFP
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Jean-Jacques Héry, édité par Marthe Ronteix , modifié à
L'homme qui a tué au couteau deux personnes et blessé une troisième à Trappes jeudi était fragile, selon ceux qui le côtoyaient. Ils ne croient pas à un acte terroriste.
REPORTAGE

Bien que revendiquée par le groupe État islamique, l'attaque au couteau perpétrée à Trappes jeudi n'est pas considérée par les autorités comme un acte terroriste. L'homme, fiché S, qui a tué deux membres de sa famille et gravement blessé une passante avait d'importants problèmes psychiatriques.

Un homme fragile. Dans le quartier de la plaine de Neauphle, tout le monde se connait. Le visage de l'assaillant est celui d'un ami, d'un ancien camarade de classe ou d'un voisin. Un homme de 36 ans, chauffeur de taxi, d'abord décrit comme sympathique et attachant. Mais celui-ci avait aussi sa part d'ombre. Il avait déjà interné pour des problèmes psychiatriques.

"Son comportement s'est un peu dégradé avec le temps, avec ses soucis, sa grosse consommation de stupéfiants", assure à Europe 1 Ali, qui le côtoyait régulièrement. "Vu comme il était depuis un moment, ça ne pouvait pas aller mieux. Ça se sentait qu'il allait y avoir quelque chose. Il n'était pas suivi, il n'y avait pas grand monde qui faisait gaffe à lui..."

Une piste terroriste écartée. Un mariage qui dérape, des soucis d'héritage, voilà comment le trentenaire aurait basculé dans la violence. Pour Amada, le terrorisme islamiste n'est pour rien dans cette attaque. "S'il a crié Allah Akbar, je ne sais pas quel plomb il a pété. Je peux vous assurer qu'il est loin d'être terroriste. Il ne va pas à la mosquée, il ne fait pas ramadan... Ce n'est pas du terrorisme."

Si l'homme était fiché S, c'est en raison d'un incident survenu deux ans plus tôt. Alors chauffeur de bus à la RATP, l'assaillant s'était arrêté sans raison avec des passagers à bord. Il s'était alors mis à tenir des propos incohérents évoquant Allah. L'épisode lui avait valu un licenciement, mais à aucun moment il n'avait été considéré comme un dangereux radicalisé. C'est pourquoi les enquêteurs privilégient la piste du différend familial. La justice ne retient pas de caractère terroriste à cette attaque pour le moment.