Attaque à la voiture-bélier : après le drame, l'émotion s'installe à l'île d'Oléron

Une course folle et visiblement préméditée. Ce mercredi, un individu de 35 ans a volontairement percuté 5 personnes sur l'île d'Oléron. Au moment de son interpellation, il a crié "Allah Akbar". Sur les 5 blessés, deux sont en urgence absolue. Et au-delà de ces victimes, de nombreuses autres personnes ont été tétanisées par cet acte terrible. Sur place, l'émotion est à son comble. 

Après le choc, la sidération sur l'île d'Oléron, une île habituellement calme mais traversée ce mercredi matin par une voiture folle. Un départ du lieu-dit de La Cotinière, où cet homme de 35 ans loge dans un mobil-home. Un homme plutôt marginal selon le voisinage, qui s'est ensuite dirigé vers Dolus-d'Oléron et Saint-Pierre d'Oléron.

Un "périple volontaire de 35 minutes"

Un "périple volontaire de 35 minutes", explique le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, pendant lequel l'homme a percuté des piétons, des joggeurs et des cyclistes sur l'une des routes principales de l'île. Une course folle terminée à Saint-Pierre-d'Oléron où il a été interpellé par les forces de l'ordre qui ont dû utiliser un taser pour le maîtriser. 

Cathy, employée de banque, prend quasi-quotidiennement la route qu'a pris l'assaillant ce mercredi. "Je devais venir à vélo ce mercredi matin là. Heureusement, il y avait beaucoup de vent, donc je n'ai pas pris le vélo. Ça a été un signe", souligne-t-elle.

Cette banquière s'est retrouvée un temps confiné dans son agence. "Ça a été quand même une épreuve au niveau du mental, parce qu'on n'est pas habitué à ce genre de choses. Certains commerces ont fermé, on a fermé nous aussi nos portes à un moment donné. Et puis on a vu que ça n'évoluait pas plus mal que ça, donc on a réouvert pour nos clients. C'est sûr que c'est traumatisant malgré tout", insiste-t-elle.

"Ça a foutu un coup à tout le monde"

"Ca fait peur" confie de son côté, Zoé, une jeune joggeuse.  "J'en ai parlé avec mes amis et c'est vrai que c'est assez impressionnant et plutôt choquant puisqu'on se dit que ça peut nous arriver à nous, puis ça aurait pu être n'importe qui, donc c'est vrai que c'est assez terrifiant."

Sophie, qui est née sur l'île, reste très affectée par ce qu'il s'est passé : "On n'a pas l'habitude ici d'avoir ce genre de chose. Oui, ça a foutu un coup à tout le monde, ça fait peur. Je crois que c'est la première fois qu'on assiste à ça. On se dit qu'on n'est pas à l'abri maintenant, c'est partout". Lors du périple de l'assaillant de 35 minutes, les habitants de Saint-Pierre ont écangé de nombreux messages, tous plus contradictoires les uns que les autres. Laura, une employée de boulangerie, est marquée. 

"C'est un peu oppressant. On se connaît tous, on a des enfants, on a un petit peu peur. On se dit que demain, on peut les sortir de l'école et puis il peut se passer quelque chose. On a tous hésité à remettre nos enfants à l'école ce matin, mais je lui ai expliqué qu'il y avait un méchant monsieur dehors et que la police l'avait arrêté. Elle a trois ans, donc pour l'instant c'est abstrait. Mais ce n'est pas facile de protéger nos enfants de ce genre de choses". 

"On n'imagine pas sur un territoire insulaire calme de vivre un tel événement"

Le maire de Saint-Pierre-d'Oléron, Christophe Sueur, de son côté, s'est arendu rapidement sur place lors de l'attaque. Il reste très marqué par ce qu'il a vu. "La voiture, je l'ai vue incendiée. Je ne peux pas reconnaître la marque de la voiture. J'ai vu juste les impacts sur le capot à l'avant de la voiture. C'est déjà très perturbant. Les impacts des corps des victimes de ce matin [mercredi]", s’indigne-t-il. 

"On n'imagine pas sur un territoire insulaire calme, plutôt paisible, de vivre un tel événement. D'avoir un individu qui, un matin, massacre et a envie d'écraser intentionnellement des gens pour les tuer ou pour les blesser", ajoute l’élu. Le suspect a fait cinq blessés, dont deux sont toujours en urgence absolue.