Attaque à Oléron : le suspect dit «avoir suivi les ordres d'Allah», le procureur pointe une «altération» de son discernement
Après l'attaque à Oléron, le parquet requiert une mise en examen, pour tentatives d'assassinats, de l'automobiliste qui a voulu attenter à la vie de "sept personnes". Le conducteur a déclaré en garde à vue "avoir suivi les ordres d'Allah". Le procureur a mentionné une "altération" du discernement et non une "abolition".
L'enquête avance. Le parquet de La Rochelle requiert une mise en examen pour tentatives d'assassinats de l'automobiliste qui a volontairement percuté cinq personnes mercredi sur l'île d'Oléron. En conférence de presse jeudi, le procureur Arnaud Laraize a précisé que le suspect s'était récemment converti à l'islam, "seul" et par le biais des réseaux sociaux, et qu'il avait déclaré en garde à vue "avoir suivi les ordres d'Allah" lui demandant de faire "un sacrifice".
"Altération" du discernement
L'expertise psychiatrique du conducteur a pointé une "altération" mais pas une "abolition" du discernement de l'auteur, a ajouté le procureur. Le principal suspect "a tenté d'attenter à la vie de sept personnes en moins de 30 minutes", a-t-il poursuivi. Cinq personnes ont été blessées, dont deux placées en urgence absolue. Si leur pronostic vital n'est plus engagé, leur situation reste "préoccupante", a affirmé le procureur.
Le suspect a tenté d'incendier son véhicule et souhaitait "mourir en s'immolant" mais n'était pas parvenu à faire exploser sa voiture. Une lame de couteau de 35 cm et une bouteille de gaz ont néanmoins été découvertes à l'intérieur.
En revanche, le suspect n'a bénéficié d'aucune aide, aucune complicité, ni même de lien avec une quelconque entreprise terroriste. La préméditation est toutefois retenue par le parquet de La Rochelle. Le procureur va demander vendredi l'ouverture d'une information judiciaire en vue d'une mise en examen pour le chef de tentatives d'assassinats. Son placement en détention provisoire sera également requis.
"Nous avons sur le territoire national des gens extrêmement dangereux"
De son côté, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a pris la parole ce jeudi soir sans revenir précisément sur ce drame. "Il est évident que nous avons sur le territoire national, et sans parler d'Oléron en particulier, des gens extrêmement dangereux", a-t-il dans un premier temps souligné.
Selon lui, "le problème psychiatrique peut être un révélateur mais il ne faut pas se cacher derrière pour expliquer que l'islamisme radical, le terrorisme islamiste, est particulièrement dangereux dans notre pays". "Il peut encore tuer, notamment dans ces jours de novembre, dont nous allons commémorer les horribles attentats le 13 novembre prochain", a conclu le garde des Sceaux.