Attaque à la voiture bélier sur l'île d'Oléron : pourquoi la justice pouvait qualifier ce périple de terroriste mais ne l'a pas fait
Le parquet national antiterroriste a décidé de ne pas retenir sa compétence dans les faits survenus à Oléron. L'enquête se poursuit donc sous la houlette du parquet de La Rochelle qui va ouvrir ce vendredi matin une information judicaire. Cette lecture des faits peut prêter à interrogation.
Ce jeudi, le parquet national antiterroriste a annoncé ne pas retenir sa compétence après les événements qui se sont produits sur l'île d'Oléron. Une décision qui interroge d'autant que plusieurs éléments découverts ces dernières heures pourraient permettre de classer ce dossier sous l'étiquette de terrorisme.
Un acte inspiré et motivé "au nom d'Allah"
L'attaque se distingue d'abord par le cri prononcé au moment du passage à l'acte, "Allah Akbar", ainsi que par le mode opératoire : une voiture-bélier, préconisée par la propagande islamiste.
Les enquêteurs ont également retrouvé dans la voiture une bonbonne de gaz, un couteau à lame de 35 centimètres mais aussi, des ouvrages saisis lors de la perquisition au domicile du suspect.
Enfin, en garde à vue, cet homme de 35 ans a reconnu avoir suivi les ordres d'Allah, qui lui intimait de commettre un sacrifice. S'il n'était pas connu des services de renseignements, il s'est converti à l'islam il y a un mois. Il s'est radicalisé, seul, devant son ordinateur au contact des réseaux sociaux.
Tous les ingrédients sont là, mais la justice ne considère pas cela comme du terrorisme. Pourquoi ? Parce qu'aucun lien avec une organisation terroriste, ou un fiché "S", n'a été décelé. Il manquait également de cohérence dans ses propos en garde à vue et qu'il n'a pas revendiqué d'appartenance à l'idéologie djihadiste.
Il s'agirait d'un "profil psy", comme les appellent les services de renseignement, dopé par la drogue et l'alcool. Mais qui a pourtant semé la terreur sur l'île d'Oléron. Un acte inspiré et motivé "au nom d'Allah".