Les membres de la mission ont passé 40 jours dans une grotte. 1:39
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Nicolas Feldmann, édité par Antoine Terrel
Les 15 membres de la mission Deep Time ont passé 40 jours dans une grotte ariégoise, à 400 mètres sous terre. Mais ils doivent désormais retrouver leur vie normale, ce qui peut parfois s'avérer difficile. Ils doivent d'ailleurs continuer à être suivis pendant 6 mois. 
REPORTAGE

Après 40 jours confinés à 400 mètres sous terre dans la grotte de Lombrives, en Ariège, sans montre et privés de lumière naturelle, les 15 membres de la mission Deep Time ont retrouvé  la surface, dimanche. Après une expérience censée permettre d’en savoir plus sur les confinements en conditions extrêmes, les participants, soumis à des protocoles scientifiques, vont dès à présent reprendre leur vie. Mais ce retour à la réalité peut s'avérer un peu brutal.

Une reprise sans transition

Dans quelques heures, François et Johan vont reprendre le cours de leur vie. Pour l'un, la reprise s'effectuera mardi et commencera par un conseil d'administration, quand l'autre est attendu dès lundi après-midi par ses étudiants à l'université de Bayonne. 

Marie-Caroline, elle, est bijoutière, et même à 400 mètres sous terre, elle n’a jamais vraiment pu se débarrasser des tracas professionnels. "Ça m’a réveillée la nuit... Je me suis dit 'olala, il va falloir que je me dépêche de finir mes comptes'". Il y a des moments, poursuit-elle, "où on se rend compte qu'on n'a pas de stimulation extérieure, mais on pense quand même de temps en temps à la surface et on se dit qu'il faudra reprendre la vie normale". 

"L'expérience ne s'arrête pas aux 40 jours dans la grotte"

La vie normale, c’est aussi se retrouver seul et abandonner le collectif. Ce qui n’est pas si simple, raconte le chef de la mission Christian Clot, membre de l’expérience. "Comment est-ce qu'on retrouve une vie classique après avoir vécu à son propre rythme pendant près de 40 jours ?", interroge-t-il, rappelant qu'il y a eu "beaucoup de cas de dépressions après des expériences hors du temps".

"On va suivre ça avec beaucoup d'attention, d'abord humainement", prévient-il. "On ne va pas lâcher les uns et les autres dans la nature sans vérifier qu'ils aillent bien." Et, conclut-il, "on va aussi suivre ça scientifiquement, car l'expérience ne s’arrête pas aux 40 jours dans la grotte". En effet, les 15 volontaires vont être suivis pendant encore 6 mois et pourront en plus faire appel à des psychologues tant qu’ils en auront besoin.